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Bréviaire amoureux de l’île de Djerba

par Hatem Bourial
mardi 19 septembre 2023 10:14
dans Chroniques
Bréviaire amoureux de l'île de Djerba
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Lundi 18 septembre, l’île de Djerba a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle devient ainsi le neuvième site tunisien sur cette liste. Regards sur les atouts humains, culturels et touristiques de la plus grande des îles de l’Afrique du nord.

Djerba est-elle vraiment cette Ile des Lotophages qu’Ulysse et ses compagnons d’errance eurent tant de mal à quitter?

On peut en douter, on peut aussi y croire et la discussion continue à occuper les spécialistes de l’Antiquité. Ce mystère de l’Odyssée est l’un des éléments qui ont forgé l’image d’une île connue depuis la nuit des temps.

Si la légende voudrait qu’Homère en fit une escale dans les pérégrinations d’Ulysse, on sait que Djerba fut un comptoir phénicien puis la Meninx des Romains.

HARIBUS, TIPASA, MENINX, GIRBA

Déjà en cette époque lointaine, il y avait plusieurs cités sur l’île. L’histoire a gardé les noms de Haribus, Tipasa ou Girba qui est probablement à l’origine du nom actuel de ce « radeau ancré à quelques encablures du rivage africain ».

On peut ainsi aborder Djerba par le lyrisme et le souvenir d’Ulysse, en se demandant ce qu’est véritablement le lotos, ce fruit au goût d’hydromel qui fait tout oublier. De fait, on se rend vite compte que le lotos c’est Djerba, l’île elle-même, son charme exquis, la légéreté des jours qu’on y passe, la délicate magie qui en émane, l’azur entre ciel et mer, la douceur qui s’écoule au fil des jours.

Tel Ulysse, on ne parvient pas à quitter les lieux qui, longtemps après le départ, continuent à revivre en vous. C’est cela le secret de l’île de la cinquième saison – celle du temps suspendu et de l’équilibre idéal. Et si l’histoire est partout présente, elle ne fait qu’auréoler de légende une Djerba qui se souvient encore du rebelle Abou Yazid, des Normands de Sicile ou des corsaires indomptables que furent Dragut et Barberousse.

Aujourd’hui, les parcours djerbiens que l’on peut effectuer en arpentant une île de beauté portent dans leur sillage l’écho des siècles et des hommes, la beauté âpre et digne d’une nature austère et aussi la sérénité bienfaisante qui nait au contact de la mer.

Alors, de Houmt Souk à Aghir, de Gallala à El May, de Mellita à Midoun, de Ajim à Mahboubine, de Cedouikech à Robbana, il faut savoir sillonner l’île lumineuse à la recherche de ses secrets, ses mystères et ses singularités.

LE JEU INLASSABLE DE LA PIERRE ET DE LA FOI

Comment ne pas succomber au charme presque ascétique des mosquées de Djerba? Elles sont plusieurs centaines à surgir dans les sillons d’un champ, au détour d’une route, dans les reflets d’un coucher de soleil.

Ce jeu inlassable de la pierre et de la foi oscille entre les bleus du ciel et de la mer et les blancs de la chaux des mosquées. La simplicité originelle de ces lieux de culte est l’une des beautés insoupçonnées de Djerba. A nulles autres pareilles, les mosquées de l’île ont cette dimension patinée par le temps et fascinent le regard par leur rigueur architecturale.

Elles sont partout dans le paysage et qui ne les observerait pas attentivement passerait à côté d’une apaisante communion. Fascination du regard devant par exemple la mosquée Sellaouti dans la région de Mezraya ou encore celle d’Essatouri aux environs de Tarbella. Un monde se déploie entre couleurs sobres et silence recueilli…

LA VÉNÉRABLE GHRIBA ET SES COUSINES DE HARA KEBIRA

La plus connue des synagogues de Djerba n’est autre que la Ghriba, un terme que l’on peut traduire par « La Merveilleuse ». La tradition locale fait remonter la présence juive dans l’île au temps de la destruction du Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor en 586 avant J.-C. D’autres sources soutiennent que l’arrivée des juifs daterait plutôt de la prise de Jérusalem par Titus au premier siècle.

Cette communauté, aujourd’hui en déclin relatif, a longtemps vécu en harmonie avec ses voisins dans les deux villages que sont Hara Séghira et Hara Kebira – qui portent maintenant les noms de Erriadh et Essouani.

C’est à Hara Séghira que se trouve la Ghriba et son hostellerie qui permet de loger les pèlerins qui s’y rendent pour Lag Be Omer, le 33ème jour de la Pâque juive. On se raconte alors le prodige de la Ghriba lorsque, dit-on, une pierre sacrée tomba du ciel à l’emplacement où devra s’élever la synagogue, lorsqu’une femme mystérieuse apparut miraculeusement pour diriger les travaux de construction. On suit ensuite le parcours des pèlerins dans une liesse qui revient chaque année.

La Ghriba que nous connaissons date seulement de 1920. Elle est le fruit d’une restauration qui a donné à la synagogue de Hara Séghira son caractère orientalisant. Le sanctuaire initial remonte à des temps immémoriaux et des Thoras parmi les plus anciennes sont conservées en ce lieu où de vénérables vieillards lisent les textes sacrés dans la pénombre que ne perturbe que le flot incessant des visiteurs.

La Ghriba n’est pas la seule synagogue djerbienne. Elles sont une petite quinzaine surtout concentrées dans le village de Hara Kébira, aux abords de Houmt Souk. Dans les ruelles de ce village, les nombreuses « yeshivas » continuent à résonner des voix enfantines psalmodiant et la vie se décline comme dans une île dans l’île.

BORJS, MENZELS ET ARCHITECTURES DÉFENSIVES

Le Borj el Kebir domine l’accès à Houmt Souk. Sa silhouette imposante en fait la place-forte de toute l’île. Toutefois, ce n’est pas le seul fort de Djerba.

Ils sont une dizaine à être répartis sur les côtes. Les plus connus sont Borj Kastill au sud et Borj Jlij à l’ouest mais on peut aussi évoquer les borjs de Aghir, Ajim ou El Kantara.

Mystérieuse redoute, Borj el Aqrab se trouve au milieu du golfe de Boughrara et fut construit par Dragut au seizième siècle. Tous ces forts se conjuguent aux nombreux marabouts côtiers et aux mosquées fortifiées pour donner une architecture défensive à Djerba.

Le Borj el Kebir de Ghazi Mustapha en témoigne et lorsqu’on sait que cet édifice fut successivement un château aragonais, une kasbah hafside et un fort ottoman, on ne peut que songer à la longue histoire d’une île souvent convoitée par les puissances méditerranéennes.

Comme des cubes blancs dispersés dans une végétation clairsemée, les menzels djerbiens avaient aussi une fonction défensive. Qualifiés de « manoirs de l’île », ces demeures ressemblent à s’y méprendre à de petites forteresses aux portes massives et aux murs aveugles.

Coiffés de tourelles sur les flancs, ces menzels s’ouvrent sur une cour intérieure. La citerne n’est jamais très loin; en effet, cet autre élément incontournable de l’habitat djerbien témoigne de la rareté de l’eau et de l’ingéniosité des paysans et citadins qui savaient préserver chaque goutte du plus précieux des dons du ciel.

A Djerba, l’eau a longtemps fait cruellement défaut, donnant une agriculture tournée vers l’olivier et le palmier. Du coup, l’économie s’est surtout destinée au commerce, au tissage et à la poterie.

TISSERANDS, POTIERS ET HUILERIES SOUTERRAINES

Dans le paysage djerbien, les ateliers de tisserands sont un peu partout. Elément de l’économie traditionnelle, ils sont aisément recommaissables à leur façade triangulaire et leur architecture en longueur.

Parfois, en pleine campagne, au creux d’un chemin apparait l’un de ces ateliers qui gardent encore la mémoire des tisserands et de leurs créations. Souvent, au coeur des villages de l’île, quelques ateliers sont enserrés par un réseau de constructions modernes et semblent confinés dans la solitude de l’oubli. Longtemps, ils furent les moteurs d’une économie qui a su se diversifier et se moderniser.

La rencontre de l’écrivain Georges Duhamel avec Gallala lui a fait prononcer une phrase devenue mythique: « J’ai cherché des poétes, j’ai trouvé des potiers ». Et, en effet, Gallala peut surprendre par ses collines de tessons et ses potiers qui, ceints d’un pagne, semblent surgir d’un passé immémorial.

A Gallala, on continue à extraire l’argile de galeries étroites s’enfonçant profondément dans le sol. Cette argile est parfois mélangée à l’eau de mer et donne des poteries d’une blancheur éclatante qui sont caractéristiques de l’artisanat de l’île. Les potiers de Djerba continuent à produire les immenses jarres qui servaient au stockage de l’huile et les abords de leurs ateliers concentrés dans le sud de l’île ressemblent à des poémes de tessons.

Dans ce panorama, les huileries traditionnelles se font de plus en plus rares. Parfois, dans la « ghaba » djerbienne, on aperçoit leur coupole caractéristique qui sort de terre. C’est que ces pressoirs qu’on dirait tout droit sortis de l’Antiquité, sont en général souterrains.

En y pénétrant, on retrouve la mémoire des meules en pierre qui réduisaient les olives en pâte. Surgit aussi la mémoire de ces scourtins en alfa qu’on pressait entre deux troncs de palmier pour extraire l’huile si précieuse.
Que reste-t-il aujourd’hui de ces potiers, tisserands et oleiculteurs traditionnels? Peu de choses, il est vrai mais il n’en reste pas moins que leur tradition demeure bien vivante…

MILLE VILLAGES ET LES JARDINS SECRETS DES LOTOPHAGES

A Djerba, il existe mille villages et chacun posséde ses spécificités, son identité et son caractère singulier. On ne saurait les citer tous dans ce bréviaire. Toutefois, le rythme bucolique de Cedghiane contraste avec l’activité débordante du port d’Ajim, les replis secrets d’Arkou se distinguent du faste patricien de Ghizen, l’aspect austère de Aghir interpelle le marché coloré de Cedouikech.

L’île de la diversité serait un surnom qui irait comme un gant à Djerba. Diversité humaine d’abord avec la coexistence de plusieurs communautés, diversité religieuse ensuite grâce à la présence des trois grandes confessions, diversité géographique enfin par la vertu de tous ces villages aux maisons blanches couvertes de coupoles et disséminées parmi les jardins.

Les villages de l’île sont un élément fondamental de cette grammaire djerbienne. Entre plantations d’oliviers et d’arbres fruitiers, ces hameaux, repliés voire insaisissables, semblent cohabiter avec les places de marchés, devenues désormais des villages à part entière.

Cette dialectique de l’urbain et du rural n’est pas le moindre des atours de l’île qui sait tisser des relations subtiles entre ses souks et son arrière-pays. Dans les gros bourgs comme Houmt-Souk, on peut traverser d’étroites ruelles où se regroupent les artisans, découvrir orfèvres juifs et tailleurs musulmans, bijoux filigranés et tissages bariolés. Au fond d’une rue, on devinera la présence d’anciens fondouks maintenant reconvertis et de mosquées toujours accueillantes.

Par contre, les campagnes djerbiennes semblent tenir à leurs secrets. De Bazim à Hachana ou encore de Sidi Jmour à Sidi Garous, un monde intime et discret reste voilé au regard extérieur. Une vie simple se déroule dans ces recoins dignes d’ardents églogues.

Ce sont là les endroits les plus subreptices et retirés, les dernières énigmes de Djerba. Et si d’aventure, Ulysse reviendrait dans ces parages impénétrables, il choisirait probablement de s’y éclipser, de se dissoudre dans le plus impénétrable des labyrinthes, au coeur battant des traditions ancestrales, des chants des femmes et des insondables jardins des Lotophages.

Tags: 'île']djerbapatrimoineunesco
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