L’Étoile Sportive du Sahel (ESS) a tenu, dimanche soir, son assemblée générale ordinaire pour la saison 2023-2024. Un rendez-vous crucial dans un climat tendu, marqué par l’absence de candidatures à la présidence et un lourd passif financier.
Initialement prévue pour élire un nouveau président pour les trois prochaines saisons, l’assemblée élective n’a finalement pas eu lieu. Aucun dossier de candidature n’ayant été déposé, elle a été reportée à une date ultérieure. En attendant, le comité de gestion actuel, présidé par Zoubaier Baya, a maintenu la tenue de l’assemblée générale ordinaire, consacrée à l’examen du rapport moral et financier de la saison.
Le rapport financier, portant sur un exercice dirigé par l’ancien président Othman Jenayah, a révélé un déficit de 423.256 dinars, pour des revenus de 14,3 millions de dinars contre 14,77 millions de charges.
Plus inquiétant encore, la dette cumulée du club au 30 juin 2024 atteint un niveau alarmant : plus de 103 millions de dinars. Parmi les principaux créanciers, il y a Ridha Charfeddine (53 MD), joueurs et staffs (25,5 MD), ma CNSS (11 MD), ainsi que des dettes bancaires, fiscales, fournisseurs, et autres particuliers, pour des montants variant entre 180.000 dinars et 5 MD.
Face à l’ampleur des chiffres, les débats ont été houleux. Zoubaier Baya a néanmoins insisté pour que les rapports soient ratifiés, soulignant que leur validation est une condition nécessaire pour remettre le club sur les rails administrativement.
À l’issue de la consultation, la trentaine d’adhérents présents ont validé les rapports, malgré les réserves exprimées. Vingt-quatre adhérents s’y sont opposés, certains annonçant leur intention de saisir la justice pour faire la lumière sur la gestion des dernières saisons.
Lucide sur la gravité de la situation, Baya n’en demeure pas moins optimiste. Il a rappelé que 7 millions de dinars doivent être réglés d’ici la fin juin afin de garantir la participation du club à la Coupe de la CAF 2025. Des négociations sont en cours pour solder 17 dossiers urgents de joueurs et d’ex-entraîneurs, parmi lesquels Brigui, Lahmar, Dridi ou encore Zaddem.
Il a également promis de s’attaquer prochainement aux dossiers d’autres figures de l’ESS, comme Faouzi Benzarti, Ben Amor, Msakni ou Yassine Chikhaoui.
Pour faire face à l’urgence, plusieurs initiatives ont été annoncées : Un contrat de sponsoring de 3 ans avec Tunisie Telecom, assorti d’une offre mobile destinée aux supporters, une campagne de levée de fonds en ligne, la vente de billets virtuels, d’abonnements et de maillots commémoratifs, le lancement d’un mur de 100 cases vendues à 15 000 DT pièce au siège du club, à l’occasion du centenaire.
Baya a toutefois tenu à rester réaliste : « Ces initiatives ne règleront pas la totalité du problème. Il faudra au moins deux à trois saisons pour assainir la situation financière. »