Le débat sur l’importation de voitures d’occasion par les particuliers revient à l’Assemblée des représentants du peuple. Le député Yasser Gourari, président de la Commission de législation générale, a confirmé que cette mesure a été réintroduite dans le projet de loi de finances 2026, relançant un dossier qui avait suscité une forte attente populaire et un précédent rejet en 2024.
Une mesure réactivée dans le cadre du budget 2026
Intervenant sur les ondes de Mosaique fm, Yasser Gourari a expliquĂ© que la proposition avait initialement Ă©tĂ© formulĂ©e lors de la prĂ©paration du budget 2025, mais qu’elle avait Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e lors des arbitrages finaux, provoquant la colère d’une partie des citoyens.
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Le député estime qu’un nombre important de familles tunisiennes espèrent une ouverture du marché pour accéder à des véhicules plus abordables, à un moment où les prix des voitures neuves atteignent des niveaux historiquement élevés.
Avantages fiscaux, quotas et encadrement strict
Gourari a pointĂ© du doigt un dĂ©sĂ©quilibre entre les avantages accordĂ©s aux concessionnaires automobiles – plus d’un milliard de dinars par an en facilitĂ©s fiscales, selon lui – et la marge rĂ©duite envisagĂ©e pour les particuliers, qui ne bĂ©nĂ©ficieraient que d’une rĂ©duction fiscale de 10% pour importer une voiture d’occasion.
Il répond également aux critiques prévenant d’un risque de pression sur les réserves en devises. Le mécanisme proposé prévoit un quota maximal de 10% du total des véhicules importés chaque année, afin de maîtriser l’impact sur la balance des paiements ; des voitures d’occasion répondant à des critères techniques précis ; un dispositif entièrement placé sous la supervision du ministère du Commerce.
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Le député précise aussi que les véhicules importés ne pourront être revendus qu’après cinq ans, une disposition destinée à éviter toute forme de commerce parallèle ou spéculation à court terme.
Un levier pour moderniser un parc automobile vieillissant
Pour Yasser Gourari, cette mesure doit être perçue avant tout comme une réponse à l’état du parc automobile national, qui vieillit rapidement et ne se renouvelle plus au rythme attendu.
L’importation encadrée de véhicules d’occasion permettrait, selon lui, de faciliter l’accès à des voitures plus récentes ; de réduire progressivement les véhicules les plus vétustes ; d’améliorer la sécurité routière ; d’alléger la pression financière sur les ménages.
Il considère que l’ouverture partielle du marché, sous conditions strictes, constitue un compromis entre les impératifs économiques du pays et la demande sociale.
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