"Monsieur le Président, trop, c’est trop ! Le peuple s’impatiente !"

"Monsieur le Président, trop, c’est trop ! Le peuple s’impatiente !"
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Tribune | Par Salah Horchani Monsieur le Président, Depuis votre prise du pouvoir, de tous les pouvoirs Exécutif, législatif et aussi judiciaire Chose que l’on n’a jamais vue dans les annuaires Rien de notoire n’a été fait de votre part Bien au contraire, votre lourd silence exaspère Et dénote un manque de respect pour les citoyens Qui ont cru attendre de vous merveilles et biens Qui commencent à craindre qu’il y ait du louche dans les airs Voilà deux mois qu’ils vous observent arpenter Des marchés, des hangars, des je ne sais quoi encore Souvent la nuit, même aux premières heures de l’aurore Pour admonester vos accueillants devant la télé Leur reprochant cherté de la vie ou spéculation Qu’ils soient simples exécutants subalternes ou PDG En les menaçant de, devant la justice, les trainer C’est le canal favori de votre communication Depuis deux mois, ils ont constaté des indices concordants Portant atteinte à notre démocratie naissante Deux mois de fausses promesses, de bavardage et d’attente Concernant aussi l’annonce du nouveau gouvernement Et d’un important discours adressé à la nation Programmés et re-programmés pour "les jours prochains" Et, depuis deux mois, rien, absolument rien ne vient Confirmer que l’on est sur le chemin du changement Je suis tenté de vous surnommer Monsieur Lambin Faisant référence à l’adjectif lié à ce nom Qui est aussi, avec votre Doctorat, en relation Inachevé, lui manquant, perpétuellement, un brin Même, certains de vos partisans commencent à douter Sur vos capacités à ouvrir des perspectives nouvelles Dans le politique, l’économique et l’institutionnel Au diapason avec ce que vous leur aviez annoncé Et, à ceux parmi eux qui vous réclament une "feuille de route" Sarcastiquement, vous les invitez à aller consulter Les "livres de géographie", parmi eux se trouve l’UGTT Encore une preuve que vous ignorez son passé, sans aucun doute Droit dans vos bottes, vous naviguez à vue, sans aucune boussole Seul maître à bord, n’écoutant que vos pulsations et vos envies Ne visant que le cap vers lequel votre humeur vous conduit Attitude qui risque de vous faire perdre votre auréole Monsieur le Président, Ne vous en déplaise, la Constitution actuelle est en vigueur Et, si, comme tout le monde le pense, elle n’est pas éternelle Son amendement, surtout dans cette étape exceptionnelle Ne doit pas avoir lieu par votre volonté, votre humeur Car, depuis quelque temps vous ne ratez pas d’occasion pour moquer Les constituants qui se sont battus pour sa civilité Alors que, dans votre confort d’assistant, vous étiez installé Pendant que le combat était, par le Sit-in du Départ, haut porté Quant au recours à la Loi dite des pouvoirs temporaires Qui, ces derniers jours, dans votre sphère de soutien, est repris Il légitimera votre violation de la démocratie Et ouvrira grande la porte de l’inconnu et de l’arbitraire Monsieur le Président, Si Ghannouchi était à votre place à Carthage Et s’il maltraitait la Loi-mère à votre façon Il pourrait installer un régime type Taliban Et, comme vous, il nous tiendrait le même langage En nous jurant et en nous chantant sur tous les tons Qu’il n’a fait qu’agir dans le cadre strict de la loi Qu’affirmer le contraire serait de la mauvaise foi Que toutes ses actions sont guidées par la Constitution Qu’il n’a fait que répondre à l’inquiétude populaire Devant le « péril imminent » pesant sur les mœurs Et tous ces citoyens qui, par la COVID, se meurent Situation qui a rendu son action nécessaire Et, comme vous, exactement, il nous dira aussi Qu’il n’a peur de personne, sauf du Créateur Tout-Puissant Qu’il est prêt à mourir comme "chahid" pour la nation Mixant temporel et éternel dans ses homélies



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