En dépit du couvre-feu, la fête se poursuit dans le Grand-Tunis !

En dépit du couvre-feu, la fête se poursuit dans le Grand-Tunis !
National
print



Le protocole sanitaire fixé aux propriétaires des cafés et restaurants est entouré de flou. Le 5 octobre dernier, le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, annonçait qu’il avait été décidé d’interdire la consommation sur place dans les cafés, restaurants et salons de thé, avec la vente de nourriture à emporter. Quelques jours plus tard, ce sont les dispositions du confinement ciblé observé dans les hotspots, notamment le Grand-Tunis, Sousse et Monastir, qui ont stipulé l'interdiction des chaises dans les cafés et restaurants. Les dispositions à appliquer dans les zones à haut risque de propagation du coronavirus toujours disponibles sur la page Facebook du ministère de la Santé attestent également ces décisions portant sur l'interdiction des chaises dans les cafés, restaurants et salons de thé. Sauf que ces protocoles ne sont pas appliqués convenablement et ce dans le silence total des autorités. En tout cas dans le Grand-Tunis la fête se poursuit, seuls les cafés et restaurants Fastfood semblent subir de plein fouet les conséquences d'une telle décision entourée en effet de flou. La situation est telle que plusieurs restaurants, resto-lounge et bars "huppés" continuent de proposer leurs services tout en respectant les horaires du couvre-feu. Ces commerces qui semblent échapper au contrôle des autorités, ont du seulement modifier les horaires d'ouverture et de fermeture pour contourner le couvre-feu et continuer d'augmenter leur chiffre d'affaires au détriment de la situation épidémiologique qui inquiète les Tunisiens.Nous avons contacté, à cet effet, Habib Ben Ghedira, membre de la commission de lutte contre le coronavirus qui nous a expliqué que l'application de ces protocoles relève de la direction générale de la Santé au ministère de la Santé et que ladite commission se penche seulement sur les aspects techniques et scientifiques. Et de rappeler que le protocole des restaurants permet de consommer sur place à condition de respecter les mesures de distanciation. Or selon le protocole à appliquer dans les hotspots, comme le Grand-Tunis, consultable sur la page Facebook du ministère de la Santé, les restaurants sont également concernés par l'interdiction des chaises et de la consommation sur les lieux.
Les bars oubliés ?
Nous avons constaté que dans le Grand-Tunis et notamment dans la capitale, que les bars sont toujours ouverts et offrent leurs services dans le cadre des horaires du couvre-feu. Interrogé sur le protocole à appliquer dans les bars, Habib Ben Ghedira a simplement répondu que le cas des bars n'a pas été, jusque-là, évoqué. Ces bars ont-ils profité d'une faille au niveau de l'élaboration de ces protocoles sanitaires ? En tout cas, nombreux sont les bars qui continuent de travailler normalement, pire encore, certains organisent des soirées à thème et n'hésitent pas à communiquer notamment sur les réseaux sociaux. A la Soukra, à Gammarth, à la Marsa et autres, la fête se poursuit jusqu'à 20h au cour de la semaine. Certains lieux de loisirs offrent même des formules "Happy Hour", pour séduire davantage de clientèle. En résumé, ces protocoles appliqués dans les restaurants, cafés et salons de thé semblent être entourés de flou et marquent des failles qui profitent à certains propriétaires de restaurants et bars "huppés". Nul ne doute que ces lieux de fête pourraient se transformer en des vecteurs de contamination et déclencher de nouvelles chaînes et sources de contamination. Ce sont en tout cas les propriétaires des cafés, salons de thé et fastfood qui subissent le plus les conséquences de ces décisions inexpliquées. D'ailleurs, une protestation a été organisée, ce vendredi 9 octobre 2020 par des propriétaires de cafés et restaurants qui ont revendiqué l’allègement des mesures strictes notamment l’interdiction des chaises et les tables. Réunis devant le siège du gouvernorat de Tunis, ils ont dénoncé cette mesure qui, selon leurs dires, va nuire aux intérêts des professionnels et des travailleurs du secteur.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Le pèlerinage de la Ghriba se limitera aux rituels religieux

Suivant