Drame de la route à Béja : Nos jeunes, ne méritent-ils pas un deuil national ?

Drame de la route à Béja : Nos jeunes, ne méritent-ils pas un deuil national ?
National
print



Vingt-six tunisiens, dans la fleur de l’âge, ont péri. Vingt-six jeunes, insouciants, pimpants ont perdu la vie alors qu'ils se dirigeaient vers Aïn Drahem pour y passer la journée contre 30 dinars. On imagine qu'ils n'avaient pas les moyens de passer des vacances à l'étranger ou de résider une semaine dans un hôtel. Ils ont donc choisi une solution pas chère et pratique. Certains sont allés avec des amis, d'autres ont plutôt choisi d’être accompagnés de leurs frères et sœurs. Tous ont péri sur une route de Amdoun, gouvernorat de Béja. A qui la faute ? Quel ministère devra-il assumer la responsabilité du décès de ces Tunisiens ? Faut-il pointer du doigt le ministère de l'Equipement, pour toutes ces routes mortelles à travers le pays ? Le ministère du Tourisme, pour le contrôle limité des activités de certaines agences de voyage ? Le ministère de la Santé, pour la réactivité trop lente lors des drames ? Il aurait fallu 53 minutes pour qu'une ambulance de l'hôpital régional de Béja arrive sur les lieux et commence à transporter les blessés ! Un hôpital où la quasi-totalité des ambulances sont en panne, non-fonctionnelles, poussiéreuses, alignées sur le parking ! Les défaillances sont multiples, tellement nombreuses qu'on ne sait plus qui a fait quoi et qui devrait faire quoi. Toutes les différentes parties, du simple délégué aux hauts responsables de l'Etat, ont une part de responsabilité dans ce qui s'est passé, mais hélas personne n'a une main de fer pour stopper l'hémorragie et prendre les décisions douloureuses mais nécessaires pour faire de ce pays un endroit où les jeunes ne meurent pas noyés, fuyant des policiers, injectés par des médicaments périmés ou en route vers une journée de randonnée mortelle. La douleur des parents ne peut pas être apaisée par les apparitions et les mots prononcés ici et là par les responsables. Ces derniers qui n'ont même pas appelé à décréter un deuil national en hommage aux 26 jeunes. Ne méritent-ils pas une journée dédiée à leurs mémoires ? Ne représentent-ils pas des dizaines de familles tunisiennes déchirées, abattues et à jamais inapaisées ? Ne faut-il pas faire preuve de dignité humaine et leur accorder un dernier hommage ? A priori, non... A ces jeunes hommes et femmes, fleurons de la jeunesse tunisienne. A toutes les victimes qui auraient pu avoir un avenir différent, passer une journée à Aïn Drahem, partager des photos de joie et revenir vers la chaleur de leurs familles, reposez en paix. Votre décès, est l'échec de tout un système, de tout un Etat, de toute une société. Nous sommes tous à blâmer.
Les victimes
Une liste nominative de 22 victimes qui ont trouvé la mort dans ce grave accident a été publiée, tandis que quatre autres corps n’ont pas été identifiés.
  • Sawsen Khelifi
  • Hichem Jouini
  • Ahmed Aroubi
  • Siwar Belagha
  • Mohamed Amine Nasrallah
  • Anis Louhichi
  • Lobna Derbali
  • Abir Aouadi
  • Sawsen Bouraoui
  • Amel Bouraoui
  • Abir Bouraoui
  • Sabrine Dakhlaoui
  • Marouane Khaldi
  • Hamza Salhi
  • Hiba Abdellaoui
  • Aïda Gharbi
  • Rami Khelifi
  • Lobna Derbali
  • Ibrahim Guebla
  • Haythem Dhafi
  • Dhouha Hajji
  • Nidhal Hajji



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Un ancien secrétaire d'Etat condamné à trois ans de prison

Suivant