Suspendre l'aide à la Tunisie aggravera la situation, selon le ministre allemand de la Coopération

Suspendre l'aide à la Tunisie aggravera la situation, selon le ministre allemand de la Coopération
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Le ministre allemand de la Coopération Gerd Müller est revenu, dans une interview accordée au Der Tagesspiegel, sur la coopération de son pays avec les pays du Maghreb, notamment la Tunisie et le Maroc. Sur la question de la suspension de l'aide au développement aux pays qui refusent d'accepter les demandeurs d’asile reboutés par l’Allemagne, Müller a indiqué que cette décision ne ferait que créer de nouveaux problèmes. Selon lui, la coopération au développement en Afrique du Nord implique l'apprentissage, le soutien aux communautés et la promotion de l'agriculture et qu'en absence de ces derniers, les plus démunis seront condamné au désespoir. Le ministre a souligné l'importance de la stabilité économique et politique des pays du Maghreb. Le contraire induirait une pression supplémentaire sur la crise des réfugiés. "Le Maroc et la Tunisie sont confrontés à une menace terroriste réelle. Le tourisme tunisien a d'ailleurs chuté. C'est pourquoi les autorités ont un grand intérêt à travailler avec l'Allemagne, en particulier dans la lutte contre le terrorisme islamique. Nous avons, par exemple, accepté de créer des centres de retour pour les demandeurs d'asile refusés, en Tunisie et au Maroc. Là, Ils bénéficieront  d'un soutien concret pour leur nouveau départ dans leur patrie [...] car les Marocains et les Tunisiens n'ont pratiquement aucune chance d'être reconnus comme demandeurs d'asile", a-t-il expliqué.
Anis Amri
Interrogé sur la radicalisation des jeunes et sur l'implication des réfugiés dans des affaires terroristes, Müller  a souligné que 99% des réfugiés ne sont pas des criminels. Le ministre n'a tout de même pas nié qu'il y en a "un petit nombre qui ont été criminalisés ou radicalisés en Allemagne", évoquant le cas d'Anis Amri, qui a mené l'attaque de Berlin. "La Tunisie a un gros problème avec la jeunesse radicalisée. La principale cause est le taux de chômage élevé du pays. Mais la Tunisie est sur la bonne voie. Plus de 300 entreprises allemandes y investissent et de bons résultats sont atteints", a conclu le ministre allemand.

I.B.




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