6 ans après : Deux assassinats politiques, sept chefs de gouvernements et un prix Nobel

6 ans après : Deux assassinats politiques, sept chefs de gouvernements et un prix Nobel
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Six ans après; la révolution tunisienne résonne encore dans les rues, se mêlant aux chants des ouvriers, aux soupirs des opprimés et aux cris des insurgés qui refusent de se taire à Sidi Bouzid, Kasserine, Ben Guerdane, Sbeïtla, Remada… Etla liste est longue. Pourtant, c’est de ces mêmes régions que l’étincelle est partie le 17 décembre 2010 pour mettre à feu et à sang tout le pays. Le soulèvement populaire s’est propagé à travers toute la Tunisie. Et quand il a atteint la capitale, il nous a donné ce fameux 14 janvier 2011, date symbole de la chute de la dictature. Elle serait pour notre mémoire nationale l’équivalente de celle de la prise de la Bastille pour les Français, celle de la révolution des Œillets pour les Portugais, ou encore celle de la révolution de velours pour les Tchèques.
Loin de la poétique révolutionnaire
Loin de la poétique révolutionnaire, il faut reconnaître que le bilan sécuritaire de ces six ans écoulés est énorme. Le terrorisme fait planer désormais une menace considérable sur la transition démocratique déjà fragile, et empêche le pays de réussir son décollage économique espéré. Entre militaires et civils, les victimes du terrorisme se comptent par centaines. Mais, comme l’a dit Charles Baudelaire : « Toute révolution a pour corollaire le massacre des innocents ».
Deux assassinats politiques, sept chefs de gouvernement
Sur le plan politique, le bilan est plus mitigé. Il faut dire que c’est justement grâce à la politique qu’il y a eu quelques moments de gloire et de fierté nationale. Rappelons-nous que les élections de 2011, premières élections libres du pays, nous ont donné, en 2014, la Constitution la plus progressiste du monde arabe. Et si la Tunisie a eu un prix Nobel, c’est grâce au dialogue national initié par la société civile en 2013 pour relancer la transition démocratique. Une initiative qui a épargné la Tunisie d’une guerre civile à l’égyptienne. Il est toutefois à noter que, pendant six ans, on a eu, quand même, deux assassinats politiques (Chokri Belaid et mohamed Brahmi), sept chefs de gouvernement, des coalitions politiques contre nature et plusieurs partis divisés en mille morceaux. Trop d’évènements pour si peu de temps. Et la situation politique reste, pour le moins, inquiétante en termes de stabilité. A vrai dire, aucun des sept gouvernements successifs n’a pu réellement donner un nouveau souffle à l’économie tunisienne qui ressemble désormais au tonneau des Danaïdes.
Bilan de l'An VI
La sixième année de la Révolution aura été une année charnière mais aussi une année aux événements marquants. Attentat de Ben Guerdane : Le 7 mars 2016, la Tunisie et plus spécifiquement la ville de Ben Guerdane a connu un attentat terroriste de grande envergure. Plus de 55 terroristes, dont certains font partie de cellules dormantes, ont attaqué la caserne militaire de la région cherchant à faire de Ben Guerdane un Emirat du groupe terroriste Daech. Retrait de confiance du gouvernement Essid : Les députés de l’Assemblée des Représentants du peuple ont voté pour le retrait de confiance du gouvernement de Habib Essid le 30 juillet 2016. Le président de la République Béji Caïed Essebsi a chargé le leader au sein de Nidaa Tounes, Youssef Chahed, de former un nouveau gouvernement. Crise entre gouvernement et UGTT : La majoration salariale dans le secteur public a été au centre d’une « crise » entre le gouvernement et l’UGTT pendant les mois de novembre et décembre. La centrale syndicale a même appelé à tenir une grève générale le 8 décembre ce qui n’a pas eu lieu suite à un accord conclu avec le gouvernement Chahed. Tunisia 2020 : Le 29 et 30 novembre 2016, la Tunisie a accueilli La Conférence internationale de l’investissement. 70 pays et 4500 personnes ont participé à cet événement, 34 milliards de dinars ont été promis à la Tunisie. Le Tunisien Anis Amri : Un attentat terroriste a frappé la capitale allemande le 19 décembre 2016, lorsqu’un Tunisien originaire de Kairouan a foncé dans un marché de Noël avec un camion-bélier. Douze personnes ont trouvé la mort alors que 48 ont été blessées. Un drame qui a créé une tension entre la Tunisie et l’Allemagne, lorsque cette dernière a menacé d’interrompre les aides économiques si la Tunisie n’accepte pas ses demandeurs d’asile refusés. Retour des terroristes : Le mois de décembre a connu l’éclatement de la polémique autour du retour des terroristes tunisiens depuis les zones de conflit. Des manifestations ont eu lieu pour appeler le gouvernement à refuser ce retour. Le chiffre de 800 terroristes déjà de retour en Tunisie a été avancé.

AA et IB




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