Ça bouge à Tunisair !

Ça bouge à Tunisair !
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Tunis Hebdo | Le pavillon national Tunisair, fleuron autrefois de l’économie du pays, essaye, ces derniers temps, de colmater, sans discontinuer, les brèches béantes d’avant et après Révolution qui ont mis en péril jusqu’à l’existence même d’une activité qui frise les sept décennies.
Longtemps considéré comme un instrument du pouvoir, la compagnie Tunisair maintient, en dépit de tout, le cap. S’agrippe, refait même surface, malgré une conjoncture touristique versatile, voire catastrophique. Car les ratios sont : deux passagers sur trois, transportés par Tunisair, sont des touristes. Et puis, il y a ce contexte général d’immobilisme dans le pays qui se répercute négativement, sans nul conteste, sur ce groupe d’économie mixte dont l’Etat reste le principal actionnaire. Nonobstant, la fragilité du secteur de par le monde.
Un résultat net bénéficiaire de 43 MD en 2014
Jeudi 28 avril prochain, Tunisair tiendra son assemblée générale ordinaire pour l’exercice de… 2014, achevé sur un résultat net bénéficiaire de 43 MDT. Les état financiers ressortent même un bilan consolidé bénéficiaire de 48 MDT. Mais les déficits cumulés restent énormes : 125,8 MDT en 2012 et 205,3 MDT en 2013. De quoi donner le tournis à plus d’un actionnaire du groupe. Et d’aucuns savent qu’il y a polémique autour de ces chiffres. La loi de finances complémentaire pour la gestion de 2014 a autorisé l’Etat à supporter les dettes de Tunisair envers l’OACA (Office de l’aviation civile et des aéroports), arrêtées au 30 juin 2012, à concurrence de 165 MDT. Certains experts accepteraient mal ce « coup de pouce » étatique.
Le trafic régulier en hausse de 7,7% au premier trimestre 2016
Le premier trimestre 2016 fait état de comparatifs positifs, par rapport à la même période de 2015. Le trafic régulier est en hausse de 7,7% le supplémentaire de +192%, soit un trafic passagers cumulé de +6,2%. Ce qui veut dire, en clair, que la remontée de la pente est bel et bien engagée, face aux défis de tous bords. Par ailleurs, en matière de handling (assistance aéroportuaire aux compagnies aériennes étrangères), la filiale « Tunisair Handling » compte lancer un centre de formation intégré qui, entre autres, proposerait ses services à pas mal de compagnies en Mauritanie, au Niger, à Oman etc … (référence Conseil d’administration de Tunisair Handling du 20 avril 2016). L’ouverture, le 18 juin prochain, de la ligne directe Tunis-Montréal, avec deux vols hebdomadaires, constitue un virage dans la politique commerciale de Tunisair. Les deux airbus long courrier A330-200, acquis durant l’été 2015, scellent ces nouvelles orientations de nouveaux marchés lointains. Forte d’une trentaine d’appareils en exploitation pour un réseau de plus d’une centaine de destinations. Tunisair applique une politique tarifaire dite « promo –flash », à tout bout de champ. Par exemple, Tunis-Nice-Tunis est à 199 dinars (TTC) ! Par ailleurs, Tunisair a programmé plusieurs vols, à partir de Milan et de Bologne en Italie à destination de Monastir et de Djerba à compter du 16 juin 2016.
Une trentaine d’appareils en exploitation pour une centaine de destinations
Des accords de partenariat et de code-sharing sont signés dont récemment avec Air Algérie. A cette « agressivité commerciale » accrue, manifestée avec la reprise dernièrement du vol Paris-Tozeur-Paris, s’ajoute le « know –how » du personnel navigant technique (PNT) qu’on classerait, volontiers, parmi les meilleurs au monde, de par une formation et une qualification modèle. Tunisair n’a jamais badiné avec la sécurité pour ses passagers et depuis sa fondation, en 1948, aucun accident grave n’est à déplorer. Dans le classement 2008 des compagnies les plus sûres au monde établi par l’Observatoire de la sécurité aérienne et du tourisme, basé à Genève, Tunisair est la seule compagnie aérienne africaine qui est classée dans la catégorie A, aux côtés des mastodontes, à l’instar de Lufthansa, Qatar Airways, Singapore Airlines, United Airlines, etc.. Alors, quoi de plus normal de voir le commandant de bord Souhail Dallel se faire réélire vice-président exécutif pour l’Afrique et le Moyen-Orient de l’IFALPA (Fédération internationale des associations de pilotes de lignes) qui venait de tenir du 15 au 18 avril dernier sa conférence annuelle à la Nouvelle Orléans (USA). L’exécution du plan de redressement de Tunisair, articulée autour de dix thèmes, a fait l’objet, mercredi 20 avril dernier, d’un Copil (comité de pilotage), présidé par l’actuelle PDG, Sarra Rejeb. Réorganiser la compagnie, gérer les filiales, intégrer les filiales Aisa et Tunisair Express, adopter un nouveau mode de gouvernance, améliorer la productivité, la qualité de service, moderniser les outils de gestion, comprimer les coûts et améliorer les recettes sont les idées clés de ce plan de sauvetage.

F.C.




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