"Je ne considère pas que le personnage qu'ils ont mis en Une de leur dernier numéro soit le Prophète Mohamed. Je pense que c'est une allégorie du musulman en général. Donc je ne peux pas être blessée par ces dessins", a déclaré Sayida Ounissi, députée d' Ennahdha, au journal huffpostmaghreb ce jeudi 15 janvier 2015, en faisant référence à l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.
La députée a estimé que le censure établie par Sotupresse constituait un problème. "Dans tous les cas je suis contre la censure de la presse. Je trouve que c'est problématique que la distribution d'un journal soit empêchée après la révolution. Les citoyens sont intelligents et il faut leur donner l'occasion de juger par eux-mêmes," a-t-elle affirmé.
@HtmBeny On est ni obligé de l'acheter ni d'aimer.Nous avons tous vu les caricatures sur notre TL FB ou twitter en plus @Liliopatra
— Sayida Ounissi (@SaidaOunissi) 15 Janvier 2015
Contrairement à l'avis de Mme Ounissi, Meherzia Labidi, une autre députée du même parti islamiste, a jugé que "l'interdiction de la distribution était "une réaction équilibrée et responsable" .
Depuis la révolution, aucun organe gouvernemental ne maintient la censure en Tunisie. Par ailleurs, pour le cas de Charlie Hebdo, c'est la société de distribution Sotupresse qui avait décidé son interdiction.
Suite à l'attaque terroriste, "au nom d'Allah", le 7 janvier, à Paris où neuf journalistes de la rédaction ont été tués ainsi qu'un agent d'entretien et deux policiers, les survivants du journal ont tiré cinq millions d'exemplaires, ce mercredi 14 janvier, avec à sa Une une représentation du prophète des musulmans Mohamed reprenant le slogan "Je suis Charlie".