A la mosquée : Ghannouchi analyse Daech et le concept du djihad

A la mosquée : Ghannouchi analyse Daech et le concept du djihad
National
print



Le chef du parti islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi a fait un prêche à la mosquée, ce vendredi 8 août, où il a évoqué, entre autres le concept du djihad et la question de "Daech", l'organisation armée djihadiste qui a proclamé au mois de juin dernier un califat islamique en Irak et en Syrie.  Catégorique, pour lui,  Daech met en place des projets de guerres civiles et recourt à l’intégrisme qui divise, en excluant les minorités de leurs terres et en les obligeant à se convertir à l'Islam.    Daech, un projet de guerres civiles contre le Printemps arabe et la diversité Ghannouchi a considéré cette organisation comme un mouvement de recul qui tend à mettre fin au Printemps arabe, désignant ses membres d'ignorants. [pull_quote_left]Quand ces ignorants sont venus, ils ont dit non, ils les [les minorités non musulmanes"] ont obligé à partir de leur environnement, du Mossoul et autres [/pull_quote_left] En faisant référence aux exécutions et massacres subis par les minorités depuis des semaines à cause de l'EI guidé par Abou Bakr Al Baghdadi, Ghannouchi a évoqué les questions du djihad, des minorités et de l'Etat. Il a rappelé l'histoire de l'Irak et de la Syrie (où il a étudié) aux fidèles de la mosquée en mettant l'accent sur l'importance du respect des minorités religieuses et ethniques. [quote_box_center]«L’Irak a connu l’Etat abbasside qui a duré plus de cinq siècles, idem pour l’Etat omeyyade basé à Damas ... ce qui est extraordinaire [dans ces Etats], c’est de trouver dans ces deux patries le plus grand nombre de religions, croyances et ethnies. Ce qui explique le fait qu’ils ont vécu jusqu’à aujourd’hui ...avant qu’ils soient rattrapés par Daech malheureusement … cela veut dire que les tenants des grandes religions, les grands savants de l’Islam Abou Haniffa,  Shaffii, Ibn Hanbal, Jaafar Al Sadok, qui ont mis les bases de la jurisprudence musulmane dans ces pays,  ont donné un espace à ces religions, à ces croyances et à ces ethnies, ce qui a constitué la civilisation musulmane. »[/quote_box_center] Ghannouchi a également comparé l’Irak à un musée pour les religions. «Il y a des religions qui n’existent pas hors de l’Irak comme les yézidis et les Chrétiens rejetés par les grands clergés et n’ont trouvé de refuge que sous la bannière de la civilisation musulmane ». Le concept de l'Etat musulman adapté à la modernité Le chef du parti Ennahdha a mis en exergue l'erreur d'obliger les non musulmans à la conversion en évoquant sa conception de la civilisation musulmane et de l'Etat. [quote_box_right]« Ils (Daech) les ont contraints … ils leur ont dit ‘’où vous devenez musulmans ou vous partez ou vous payez Al Djïzia", croyant que c’est cela la charia islamique. Ils n’étaient pas conscients des développements qu’il y a eu dans cet environnement musulman et de la composition sociétale et politique de ces pays» martèle-t-il.[/quote_box_right] «L’Etat moderne se repose sur le partage d’une seule terre, repose sur le principe de citoyenneté, des droits et des obligations…Ceux qui sont sur terre ont des droits et obligations d’une manière équitable, sans prendre en considération la différence ethnique et religieuse. Est-ce que cela a une place en Isalm, bien sur que oui et le Coran a mentionné cela et c’est pour ça que les juifs avaient des droits équitables avec les musulmans alors que les musulmans, qui étaient à la Mecque ne les avaient pas parce qu’ils n’étaient pas sur la même terre de l’Etat » a-t-il précisé en analysant les exemples au prisme de l'histoire islamique au 7ème siècle dans la Péninsule Arabique.  Corriger les concepts du djihad D'après Ghannouchi, le terrorisme est « un fusil loué au profit des grands comploteurs du monde» qui crée la confusion en associant l'agression à la religion musulmane. « Ce qui se passe ces jours-ci en Irak, des scènes qui font mal vraiment puisque le djihad en Islam est associé à l’agression contre les minorités non musulmanes comme les Chrétiens ou Yézidis [...]  Il faut corriger ces concepts de djihads pour que l’Islam soit associé à la miséricorde, à la justice et à la démocratie, aux droits de la femme et aux droits des minorités » a-t-il affirmé. D'après lui, le djihad est en Palestine alors que celui de Daech serait contre la charia et le référent de la civilisation musulmane. «Seul le fusil en Palestine a la bonne direction alors que les autres fusils qui sont dirigés vers des citoyens musulmans et contre des institutions musulmanes, contre notre armée et police et les institutions de notre pays …sont des fusils corrompus. [...] Ce fusil a pour munition l’ignorance et l’arrogance et non  la foi, la justice et l’Islam » a-t-il expliqué.      



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Plus de 21 mille candidats à la migration clandestine en 2024 !

Suivant