Tarek Mekki, un électron libre s'en va

Tarek Mekki, un électron libre s'en va
National
print



La nouvelle est tombée tôt ce matin, Tarak Mekki une des figures de résistance à Ben Ali nous a quittés pour un monde meilleur. Extrêmement connu sur la toile pour ses vidéos sans concessions sur l’ancien potentat de Carthage et son clan mafieux, personnage atypique de la dissidence cybernétique puis de la vie politique tunisienne, Tarak Mekki aurait suscité de par ses vidéos postées sur le réseau social ou ses interventions sur les plateaux télé des réactions tout a fait contradictoires pouvant aller de l’approbation totale de ses analyses à des réactions de rejet INTÉGRALES. L’homme avait un franc parlé et un style de débat qui ont fini par lui conférer un statut d’électron libre dans le paysage politique. Ses analyses bien souvent pertinentes trouvaient de l’écho chez beaucoup de nos compatriotes, toutefois sa propension à flinguer tout la classe politique à droite comme à gauche, ont fait que son parti «la deuxième République», non représenté à l’ANC, n’a pas pu avoir d’élus d’où une visibilité et un impact médiatique relativement faibles. Pendant les derniers mois de sa vie, Tarak Mekki était devenu fort sceptique sur l’avenir du pays, voyant ce dernier plonger dans un interminable gouffre. De cette inexorable descente aux enfers, il en attribuait principalement la cause à l’ANC (projet qu’il a toujours combattu) et surtout à l’incapacité des politiques (qu’ils soient en responsabilité ou dans l’opposition) de trouver la bonne méthode pour mener la révolution à bon port… En effet, la formule «tous pourris» n’étaient jamais loin dans les réflexions de feu Tarak Mekki. Conséquence : tout le microcosme politique l’horripilait et presque aucun politique ne trouvait grâce à ses yeux… Approche pertinente ou fâcheuse tendance à mettre tout le monde dans le même sac, le débat n’a plus lieu d’être, cette façon de voir était en somme la marque de fabrique du défunt et elle avait largement sa place dans la mosaïque d’idées dont foisonnait le débat public. En dernière analyse, aussi controversé qu’il a pu être, que l’on aime ou pas sa méthode, ses idées, son «rentre dedans», Tarak Mekki restera une figure marquante du combat contre la dictature et aura pesé sur le débat national de tout ce que ses forces et moyens lui permettent, œuvrant ainsi pour un futur meilleur et une transition démocratique réussie. Chapeau bas Si Tarak et reposes en paix !



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Deux nouveaux délégués démis de leurs fonctions

Suivant