Le silence de Madame la Députée Yamina Zoghlami?

Le silence de Madame la Députée Yamina Zoghlami?
National
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Hier, un témoignage de Mme Esma Hamzaoui, publié sur les réseaux sociaux, a fait le tour du web tunisien. Dans cette lettre Mme Esma Hamzaoui raconte la discussion houleuse qu'elle a eu avec la députée d’Enahdha, Mme Yamina Zoghlami, dont on peut lire : « Madame Zoghlami me répondit agressivement que ce gouvernement avait été élu par le peuple et non par les 0,00 dont je faisais partie ! Je pris la peine de lui rappeler alors que le million 360.000 voix récoltées par son parti ne représentent rien face aux 11 millions de Tunisiens que nous sommes !Cette dernière entra dans une colère folle et me lança en arabe : « Je suis supérieure à toi ( Ena arqua minik ) ». Elle se tourna ensuite vers un agent de l’ordre à proximité , et je l’entendis lui intimer l’ordre de m’arrêter afin qu’elle puisse intenter un procès contre moi. » Nous avons contacté Mme Esma Hamzaoui pour nous confirmer les faits. Selon Mme Hamzaoui , elle s’est rendue le lundi 28 mai à l’ANC suite à l’appel lancé par le « Groupe Égalité et Parité » dirigé par Mme Faiza Zouaoui. Dans l’attente d’être reçues par un membre de l’ANC Mme Yamina Zoghlami élue d’Ennahdha s’est présentée derrière le portail pour écouter les doléances des blessés de la révolution et des personnes qui attendaient une quelconque résolution de leurs problèmes, devant cette porte. Mme Hamzaoui a profité de cette occasion pour interpeller Mme Zoghlami et lui faire part de sa détresse, de sa peur et de l’insécurité galopante dans notre pays. Elle a demandé à l’élue pourquoi le gouvernement laissait faire en toute impunité ces groupes extrémistes salafistes, étant donné que dernièrement une parente à elle, a été agressée, insulté et poursuivie par ces groupes. Une discussion qui s’est envenimée et s’est achevée par des menaces de Madame la Députée D’ennahdha qui a promis à Mme Hamzaoui une plainte en bonne et due forme et dans la foulée, a donné l’ordre à un policier de l’arrêter sur- le- champ. Mme Hamzaoui n’a pu quitter les lieux qu’après avoir été interpellé par deux policiers l’un en en civil, l’autre en uniforme. Et a dû, on peut le dire, sous la menace, contrainte de leur présenter sa carte d’identité. Ce qui fut fait. Nous avons essayé de contacter Madame Zoghlami, pour avoir sa version des faits sans succès. D'ailleurs, malgré le buzz qu'a créé la lettre de Mme Hamzaoui, au point que sur les réseaux certains l'ont comparé à Leila Trabelsi, la députée ne semble pas éprouver le besoin de se justifier et de clarifier la situation. Pourquoi ? Mme Zoghlami n'est pas à sa première déclaration de «sentiment de supériorité ». Lors de son passage sur la télé Nat, accompagnant le ministre de l’Intérieure Ali Laarayedh, pour justifier la violence avec laquelle la manifestation du 9 avril a été réprimée par les forces de l'ordre, elle a déclaré que «les partisans d'Ennahdha sont tous vertueux et ne prononcent jamais d’obscénités» !



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