Après Regueb : L'islamisme est bien un totalitarisme

Après Regueb : L'islamisme est bien un totalitarisme
Chroniques
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Une chape de plomb et d'ignorance pourrait à tout moment s'abattre sur la Tunisie et la récente affaire de Regueb montre bien que le ver et le loup sont depuis longtemps dans le fruit ou la bergerie, c'est à dire dans les méandres de la République. Faut-il le répéter encore une fois ? Dans son essence, le projet islamiste est un totalitarisme qui prétend régenter nos vies dans leurs moindres détails et abolir toute forme de liberté. Sous couvert de démocratie, les ennemis acharnés de la République sont en train de saper les fondements de notre contrat social sous le regard comateux d'une opinion publique et d'un peuple trahis par l'Etat. Car dans cette affaire de Regueb - qui n'est qu'un arbre qui cache une forêt dense d'établissements similaires -, les hauts responsables de l'Etat semblent malheureusement absents, silencieux pour ne pas dire lamentablement connivents. Que faisaient les députés de la région censés se trouver sur le terrain ? Que faisaient les antennes des ministères? Que faisaient toutes ces élites dont les concussions sont en train de devenir légendaires. Ce n'est pas la première fois que des scandales mettant en jeu les faucons islamistes éclatent et ce n'est pas la dernière fois. Nous pourrions nous lancer dans une énumération qui commencerait par les prétendus camps d'entraînement sportif, passerait par les milliers de medersas à l'afghane implantés sur notre territoire pour aboutir à un Hamadi Jebali appelant de ses vœux le sixième califat ou un Rached Ghannouchi, attendri par ses souvenirs de jeunesse suscités par ses supporteurs les plus turbulents. Après cette affaire de Regueb (qui en fait ne fait que commencer et qui ne manquera pas d'éclabousser beaucoup de faussaires), il apparaît de plus en plus clair que le vaste parti islamiste est en train de quadriller l'avenir de notre pays avec ses nombreuses officines. Que fait l'Etat, garant du pacte social, face à ce totalitarisme qui cherche à installer ses avant-postes ? Pas grand chose car seule la société civile et certains partis politiques préviennent des dangers qui nous guettent. Huit ans après 2011, il est presque trop tard pour inverser cette malheureuse tendance. Mais un sursaut républicain est de nature à mobiliser contre ce cancer qui rampe et cherche à nous anéantir. Les enfants martyrs de Regueb sont le plus grand scandale de la Deuxième République tunisienne car les responsabilités sont tellement diffuses et les silences si assourdissants que nous sommes tous coupables. Coupables de nous laisser faire par des politiques sans éthique. Coupables de croire qu'un pays peut sortir indemne d'une impasse où la démocratie et la religion sont instrumentalisées. Coupables de nous laisser endormir par les gesticulations et les mensonges qui veulent faire passer des vessies pour des lanternes et des fascistes totalitaires pour de pacifiques démocrates. La République est en danger. Cette affaire de Regueb et ce qu'elle cache le prouvent amplement. Quant au projet totalitaire des islamistes, c'est le seul à avoir gagné du terrain dans un pays miné par la crise et les démissions, affaibli par la voracité et la vénalité des pseudo-élites et taraudé par l'obscurantisme galopant.



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