Les JCC des Prisons, 4 ans déjà !

Les JCC des Prisons, 4 ans déjà !
Culture
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Ce mercredi 31 Octobre, M.Nejib Ayed, directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), Mme Gabriele Reiter, directrice du bureau de Tunis de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et M.Sofiene Mezghich, porte-parole des Prisons et de la Rééducation, ont tenu une conférence de presse pour présenter la 4eme édition des JCC des Prisons qui aura lieu du 4 au 9 Novembre 2018.

  [caption id="attachment_198540" align="aligncenter" width="750"]Mme Gabrielle Reiter Mme Gabrielle Reiter, directrice du bureau de Tunis de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)[/caption]

Mme Gabrielle Reiter s’est dite très fière du succès des JCC des Prisons. Elle a rappelé qu’il y a quelques années, il était presque inimaginable de penser à emmener les JCC dans les prisons, or cela se fait déjà depuis quatre ans et même avec succès. D'après elle, le fait de projeter des films et de mener des débats entre les équipes des films et les détenus, avec la modération de psychologues, est une expérience réussie qui a été bénéfique pour les prisonniers et même pour le personnel pénitencier. Pour elle, bien que les prisonniers soient privés de leur liberté, ils ne doivent pas pour autant être démunis de leurs autres droits, surtout le droit à la culture. Il fallait donc amener la vie culturelle dans les endroits fermés tels les prisons.

  [caption id="attachment_198541" align="aligncenter" width="758"]M.Sofiene Mezghich, porte-parole des Prisons et de la Rééducation M.Sofiene Mezghich, porte-parole des Prisons et de la Rééducation[/caption]

M.Sofiene Mezghich a insisté sur les bienfaits des JCC sur les prisonniers. A travers le cinéma, ceux-ci sentent qu’ils ont gardé leur humanité, qu’ils n’ont pas été désocialisés et qu’ils ont toujours un lien avec le monde extérieur. Par ailleurs, il pense qu'il est également important de les ouvrir sur les autres civilisations, leur apprendre la tolérance, les aider à retrouver leur citoyenneté et améliorer leurs relations avec le personnel pénitencier, qui ne doit plus être considéré comme un simple geôlier.

Et quatre ans plus tard, on ressent qu’il y a une nette amélioration de la santé morale des prisonniers et que le respect mutuel et la confiance entre prisonniers et personnel sont entrain de se construire, même si très lentement.

Il a ajouté que dans ce même esprit, des prisonniers ont créé un groupe musical et ont même donné un concert à la Cité de la Culture. Un autre groupe a aussi crée une troupe théâtrale.

Il a également annoncé que pour rester dans la continuité et que les projections des JCC ne soient pas une simple opération ponctuelle, il a été décidé qu’il y aura des projections de films dans les prisons tout au long de l’année.

M.Mezghich a précisé que c’est la direction de chaque prison qui sélectionne les prisonniers qui assisteront aux projections débats. Aucun prisonnier n’est exclu d’avance, mais sont choisis ceux qui semblent les plus ouverts aux autres et qui surtout respectent les règles imposées.

  [caption id="attachment_198542" align="aligncenter" width="768"]M.Nejib Ayed, directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) M.Nejib Ayed, directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC)[/caption]

M.Nejib Ayed a remercié l’OMCT et la direction des prisons pour leur collaboration et M.Brahim Letaief, présent également à cette conférence, pour avoir initié ce projet en 2015. Il a insisté sur le fait que c’est la réussite de cette expérience de 2015 et l’écho favorable qu’elle a eu, qui ont facilité le travail des années suivantes.

Il a ensuite annoncé que pour cette édition, il y aura des projections dans cinq prisons et dans une maison de correction pour mineurs. Le choix des films est fait conjointement par les 3 partenaires des JCC des Prisons.

L’ouverture des JCC des Prisons sera fera en grand cette année, en la présence de 500 prisonniers au lieu de 150 les années précédentes. En plus de cela, toutes les projections seront retransmises grâce à un réseau TV dans toutes les prisons du pays pour qu’aucun prisonnier ne se sente exclu.

Programme :

  • Dimanche 4 Novembre à 10h : Regarde-moi de Néjib Belkadhi (Tunisie) à la Mornaguia;
  • Lundi 5 Novembre à 11h : Amal de Mohamed Siam (Egypte) à Borj Erroumi;
  • Mardi 6 Novembre à 19h : Jusqu’à la fin des temps de Yasmine Chouikh (Algérie) à Mornag;
  • Mercredi 7 Novembre à 12h : Ghezala de Hajer Nefzi (Tunisie) à Messaidine;
  • Jeudi 8 Novembre à 18h30 : Courts métrages tunisiens (Gauche/droite, Les pastèques du Cheikh, Brotherhood) à Sidi Elhani;
  • Vendredi 9 Novembre à 12h30 : La voie normale de Erige Sehiri (Tunisie) à Mahdia.

On remarque que malheureusement, il n'y a pas de JCC dans la prison pour femmes, mais c'est tout simplement parce qu’il n’y a pas de salle de projection. Mais elles verront les films grâce à la transmission TV. Par contre à la prison Messaidine, il y aura des femmes parmi les prisonniers.

  [caption id="attachment_198543" align="aligncenter" width="750"]M.Brahim Letaif, réalisateur M.Brahim Letaief, réalisateur[/caption]

M.Brahim Eltaief a, quant à lui, vivement remercié les journalistes. D’après lui le succès de cette initiative leur revient en grande part, puisqu’ils ont contribué à la faire connaitre de tous. Il a ajouté que les répercussions ont été très importantes pour la renommée de ce festival, qui a vu son coté militant renforcé.

  [caption id="attachment_198553" align="aligncenter" width="700"]Khaled Abol Naga lors des JCC des Prisons 2015 Khaled Abol Naga lors des JCC des Prisons 2015[/caption]

Il est à noter qu’en 2015, seul l’acteur égyptien Khaled Abol Naga avait accepté de participer à ce nouveau projet avec le film Out of ordinary de Daoud Abdel Sayed, dans lequel il tenait le rôle principal. Par la suite, il en avait parlé dans divers médias en soulignant à quel point cette expérience avait été intéressante et enrichissante, ce qui a encouragé les autres artistes à suivre la même voie les années suivantes.

Pour conclure, Mme Gabrielle Reiter a insisté sur le fait qu’il a été très courageux de la part de l’administration pénitentiaire d’ouvrir ses portes et de permettre les échanges avec les prisonniers, qu’elle espère que cela va continuer et que d’autres projets semblables verront le jour.

LOGO des JCC

Neïla Driss

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