En Tunisie, 52% des enfants âgés de 6 ans souffrent de caries dentaires !

En Tunisie, 52% des enfants âgés de 6 ans souffrent de caries dentaires !
Tunis-Hebdo
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La plupart des gens ne se soucient guère de leur hygiène buccale tant qu'ils n'ont pas mal et lorsque la douleur commence à se propager dans la mâchoire, il est déjà trop tard. Consulter un dentiste devient, alors, une priorité absolue. Les caries sont capables de nous pourrir la vie au même titre que les dents.
Petite, moche et méchante. Ces trois mots suffiraient à décrire une carie dentaire au commun des mortels. Mais d'un point de vue médical, les caries représentent la destruction progressive des structures dentaires par des micro-organismes. Non traitées, les lésions finiront par atteindre la pulpe de la dent, la gencive et le système sanguin. La consommation de sucres, notamment entre les repas, est le principal facteur favorisant l'apparition des caries. Ces dernières sont souvent méconnues jusqu'à un stade avancé. Si bien que lorsqu'on commence à sentir une gêne, le mal est déjà fait. Les symptômes les plus précoces sont une sensibilité au chaud et au froid, ainsi qu'une douleur intense après l'absorption d'aliments sucrés. Selon l'emplacement de la dent malade, une zone foncée ou une cavité peuvent être observées si la dégradation de l'émail est suffisamment avancée. Dans la majorité des pays en voie de développement, la carie dentaire est un problème de santé publique. Bien que sa prévalence ait fortement diminué depuis une trentaine d'années en Tunisie, cette pathologie concerne 52% des enfants âgés de 6 ans, 44% des enfants âgés de 12 ans et 52% des enfants âgés de 15 ans, d'après une étude menée par Abid (2004) publiée dans "International journal dental". Toujours selon cette étude, il est précisé que 60% des enfants âgés de 12 ans et 70% des enfants âgés de 15 ans ne se brossent pas bien les dents.
"60% des enfants âgés de 12 ans et 70% des enfants âgés de 15 ans ne se brossent pas bien les dents !"
Traditionnellement, le traitement de base d'une carie dentaire associe l'élimination des tissus atteints et la reconstruction de la dent par des matériaux de restauration. En l'absence de traitement, l'évolution se fait vers la destruction de la dent, suivie, dans pas mal de cas, d'une grave infection. A partir du moment où une carie a atteint la circulation sanguine par l'intermédiaire des capillaires de la gencive, un flot de bactéries toxiques va se propager au niveau de nos organes vitaux et créer une inflammation ou une nécrose des tissus. L'endocardite bactérienne est la principale complication. Cette pathologie cardiaque se caractérise par une fièvre inexpliquée, une forte douleur thoracique, un souffle cardiaque et d'accidents vasculaires cérébraux pouvant entraîner la mort. Lors de la prise en charge, il faut tenter d'identifier le germe en cause (streptocoque, entérocoque) afin d'engager une antibiothérapie ciblée. En effet, il est important de noter que les bactéries présentes au niveau d'une carie développent rapidement des résistances aux antibiotiques. D'après les travaux de Khouidhi et al., (2011) publiés dans "Archives of oral biology", 37,6% des germes buccaux présenteront une résistance à l'association triméthoprime-sulfaméthoxazole, 22% à l'érythromycine et 15,6% à la tétracycline. Dans des cas extrêmes, certaines infections bucco-dentaires peuvent engendrer un cancer de parotide. En Afrique, les chiffres sont de 25 cas pour 100.000 habitants d'après l'étude d'Abid et al., (2015) publiée dans "Advances in dental research". En fin de compte, si l'on veut véritablement éviter de souffrir le martyre chez le dentiste parce qu'on a été négligent ou trop gourmand en sucreries, il est conseillé de se brosser les dents avec un dentifrice au fluor, d'avoir une alimentation équilibrée (contrôle de l'ingestion des sucres, bonne répartition des repas...) et contrôler quotidiennement son hygiène buccale devant le miroir ou même chez un spécialiste.

Mohamed Habib LADJIMI Tunis-Hebdo du 27-08-2018




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