Mer saharienne, Mythe antique : Chott el Jerid nimbé de mystère

Mer saharienne, Mythe antique : Chott el Jerid nimbé de mystère
Chroniques
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Avec Chott Fejaj et Chott el Gharsa, le Chott el Jerid constitue une immense dépression qui à elle seule couvre près de la moitié de la superficie du gouvernorat de Tozeur. D'une admirable beauté naturelle, le lac salé miroite de mille couleurs dans le jeu subtil auquel se prêtent l'eau, le sel, le sable et la pierre. Il s'étend à perte de vue faisant parfois naître l'illusion d'un mirage. Le saviez-vous, c'est ici qu'Hérodote situe le naufrage de Jason et des Argonautes dans une mer mythique ? C'est ici aussi, aux alentours de la cuvette qui hésite entre sel et sable que se croisaient plusieurs routes antiques. En témoignent encore plusieurs toponymes latins qu'il convient de ne pas oublier: Thusuros (Tozeur), Nepte (Nefta), Thiges (Degache), Madés (Mides), Ad Turres (Tamerza), Ad Speculum (Mides). Cette contrée désolée se trouvait en effet à la lisière du limes Tripolitanus des Romains et comptait plusieurs postes de défense sur la voie de Tacapes (Gabès) à Theveste (Tebessa). Les textes anciens sur la région avaient amené plusieurs interprétations selon lesquelles le chott était relié à la Méditerranée et aurait constitué la fameuse mer saharienne, nimbée de légende et de mystère.   Aventuriers et visionnaires n'allaient pas tarder ! Jules Verne, fasciné par le chott lui consacrera un ouvrage intitulé "La Mer intérieure", rêvant d'un canal qui le relierait à la Méditerranée. Ferdinand de Lesseps étudiera la faisabilité de ce projet qui s'avérera trop complexe car le chott était situé bien au-dessus du niveau de la mer. Depuis, cette mer intérieure continue à faire rêver et, parfois, au loin, là où se confondent les couleurs et le sel, on voit surgir le mirage des caravanes et le souvenir des aventuriers. Entre la mémoire de Morès, Roudaire et leurs semblables, le lac placide regarde son chapelet d'oasis et invite à méditer sur la fascination qu'il exerce depuis toujours sur ceux qui l'ont vu et ceux qui n'ont fait que rapporter sa légende.



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