"La Tunisie n’est pas un modèle pour le monde arabe", postule un chercheur de l’université Columbia

"La Tunisie n’est pas un modèle pour le monde arabe", postule un chercheur de l’université Columbia
National
print



L’universitaire américano-jordanien Safwan Masri, a accordé un entretien, paru ce lundi 18 décembre sur le site du Monde, dans lequel il a présenté sa thèse sur la révolution tunisienne. Dans son ouvrage publié en septembre dernier et intitulé « Tunisia, an arab anomaly » (Colombia University Press, New York 2017), le chercheur avait mis en garde contre toute tentation d’en faire de la révolution un « modèle » transposable dans le reste du monde arabe. Sa thèse est que la révolution tunisienne est avant tout le produit d’une histoire singulière et spécifique n’ayant pas de rapport univoque avec l’identité arabe. C’est dans ce contexte, que l’universitaire a expliqué davantage au Monde, les singularités de l’expérience tunisienne en matière de transition démocratique. Sa thèse est que la révolution tunisienne est avant tout le produit d’une histoire singulière et spécifique n’ayant pas de rapport univoque avec l’identité arabe. « La Tunisie est le produit d’une longue histoire et de plusieurs civilisations. Son histoire civilisationnelle a souffert de peu d’interruptions avec, par exemple, la même dynastie des Husseinites qui a régné à partir du début du XVIIIe siècle [jusqu’à l’abolition du beylicat en 1957] sur la Tunisie, alors province semi-autonome de l’empire ottoman. » a-t-il soutenu dans une perspective historique. L’auteur, explique comment la Tunisie s’est détachée du monde arabe en raison « de sa distance géographique, de son association avec le Maghreb mais aussi d’une politique étrangère propre. » Il a également justifié cette singularité par la puissance de la société civile en Tunisie. « Il y a eu en particulier le rôle joué par le syndicat Union générale du travail tunisien (UGTT), né dans les années 1920 et dont la contribution au mouvement d’indépendance a été significative » a-t-il dit. « Enfin, il faut mentionner le rôle joué par les femmes. La condition des femmes à énormément aidé aux succès de la révolution et de la démocratie en Tunisie. Il y a derrière une histoire de la modération » a-t-il encore expliqué.  



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Gel des commissions bancaires jusqu’à fin 2024

Suivant