L'Allemagne menace d’interrompre son aide au développement à la Tunisie

L'Allemagne menace d’interrompre son aide au développement à la Tunisie
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L'attentat de Berlin occupe toujours l'opinion publique allemande. Les critiques continuent de s'abattre sur les responsables, notamment Angela Merkel, dont la politique de migration commence à déranger les Allemands. Plusieurs responsables ont d'ailleurs évoqué le refus de la Tunisie quant au rapatriement du suspect numéro 1 de l'attentat de Berlin. En décembre dernier, le ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Ralf Jäger a accusé la Tunisie d’avoir retardé l’expulsion d’Anis Amri, « disputant pour longtemps » le fait qu’il soit l’un de ses ressortissants. Chose qui a été ré-évoquée par le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Ces derniers ont annoncé que les pays qui n'accepteront pas les demandeurs d'asile refusés par l'Allemagne ne peuvent plus recevoir d'aide au développement. Dans une interview accordée au "Der Spielgel", Gabriel a clairement déclaré que "ceux qui ne coopèrent pas suffisamment ne peuvent espérer bénéficier de notre aide au développement". De Maiziere prévoit de rencontrer le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, mardi pour discuter les propositions concernant la manière de procéder avec les migrants dont les demandes d'asile ont été refusées, y compris les demandeurs d'asile potentiellement dangereux. "Je ferai des propositions très concrètes pour étendre la possibilité de placer en détention des personnes classées comme dangereuses avant leur expulsion", a déclaré Maas.
La Tunisie pointée du doigt
« En juin 2016 la demande d’asile d'Anis Ari  a été refusée par l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (…) l’homme n’a pas pu être expulsé car il n’avait pas de document d’identité en règle.La procédure d’établissement d’un document tenant lieu de passeport tunisien a été engagée depuis le mois d’août, mais a pris beaucoup de temps », a expliqué le ministre Allemand Jäger. Il a ajouté que la Tunisie « a disputé le fait que cette personne soit l’un de ses ressortissants et les documents nécessaires n’ont pendant longtemps pas été établis ». « Par coïncidence », le document de voyage émis par la Tunisie est arrivé ce mercredi en Allemagne », a ajouté Ralf Jäger, laissant entendre que la Tunisie est blâmée pour ce retard.
L'aide allemande
Depuis la révolution, l'Allemagne a toujours exprimé directement et concrètement son soutien à la Tunisie. Un mémorandum de coopération pour appuyer les efforts de la Tunisie en matière de lutte contre la corruption. La signature a eu lieu en décembre. Des aides financières allemandes ont également été versés au profit de la Tunisie. En mai, 10 millions d’euros ont été alloués à la Tunisie pour acheter des véhicules blindés qui aideront à sécuriser les frontières de ces deux pays contre le danger de l’organisation terroriste Daech. En février,  l’Allemagne s’est dit également prête à envoyer des officiers instructeurs en Tunisie afin de «participer à la formation de militaires tunisiens dans leur lutte contre l’Etat islamique». La ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a visité également la Tunisie en juillet 2015 et a annoncé que son pays accorderait une aide militaire à la Tunisie. « L’appui de l’Allemagne est de nature à renforcer les capacités de la Tunisie à relever les défis sécuritaires.

I.B.




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