Mes JCC 2016 | Jour J : Glamour ou militant ?

Mes JCC 2016 | Jour J : Glamour ou militant ?
Culture
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C’est enfin le grand jour, le Jour J. Du coté du Palais des Congrès, les préparatifs vont bon train pour le transformer en Palais du Festival. On travaille de partout. A l’intérieur du Palais en lui-même, derniers essais techniques, dernières vérifications avant la grande soirée. Vous pouvez me croire, c’est très beau. Le Tanit est mis en valeur, le 50 aussi. A l’extérieur, une grande cuisine et un restaurant ont été installés. Le tapis rouge sera mis en place incessamment….

Avoir un Palais du Festival est un plus : tout est centralisé (Médias center, restauration, événements spéciaux….) et c’est plus professionnel. Cela permettra justement aux cinéastes et aux journalistes de travailler dans de meilleures conditions. Et cela donne quand même plus d’allure au festival. Certains critiquent et sont contre, on les entend ici et là dire que les JCC doivent rester un festival militant comme lors de sa création.

Mais, glamour ou militant ?

Cette question est récurrente depuis plusieurs années concernant les JCC. Or,  devrait-elle se poser?

Que veut dire militant et que veut dire glamour?

Les JCC sont le plus vieux festival du continent africain. En 1966, il avait été crée pour promouvoir le cinéma arabe et africain dans un esprit militant. Mais nous sommes en 2016 aujourd’hui, et en 50 ans les choses ont évolué, le monde a changé. Il faut savoir être de son époque.

Aujourd’hui, la concurrence est devenue rude. Les festivals de Marrakech et surtout de Dubaï font de l’ombre aux JCC. Ils investissent dans le glamour, ils arrivent à attirer les feux des projecteurs, ils invitent de grandes stars internationales, offrent des prix élevés… et font parler d’eux. Ils savent vendre leur image et arrivent à conquérir les professionnels qui leur donnent de plus en plus la priorité.

Lors des JCC 2015, la presse internationale s’est beaucoup intéressée à la Tunisie. La réaction de la direction des JCC et la décision de maintenir le festival, malgré l’attentat et le couvre-feu, a eu un écho très positif de part le monde. De grands journaux internationaux avaient parlé de l’événement. Il fallait capitaliser sur cela.

Pour cette édition 2016, les JCC ont essayé de concilier les deux : militantisme et glamour. Les JCC ne perdront pas leur identité et leur caractère, mais il y a une tentative de devenir plus attirant.

Le coté festif a été mis en avant. Des petits détails ont été pensés, comme par exemple le fait d’exiger, sur l’invitation même, une tenue de soirée pour la cérémonie d’ouverture. Pour donner une image tunisienne, le film d’ouverture est un film Tunisien, en l’occurrence Fleur d’Alep de Ridha Behi, avec Hend Sabry dans le rôle principal.  Pour donner plus de glamour on va aussi essayer de créer l’évènement autour de la première projection des films en compétition. Avec éventuellement une montée des marches avec l’équipe du film. La célébration du cinquantenaire contribue aussi à cet aspect festif.

Le festival, bien qu’évènement culturel au service du cinéma, doit être utilisé pour donner une belle image de notre pays. Tout ce coté glamour servira justement à mettre en avant la Tunisie. Les retombées ne peuvent qu’être positives sur tous les plans, aussi bien pour promouvoir le cinéma tunisien, que pour vendre la «Tunisie Terre de tournage» et même tout simplement pour attirer les touristes.

En même temps, le coté militantisme n’a pas été négligé: par exemple l’expérience de 2015 se poursuit encore cette année avec des projections dans les prisons, et a même été étendue aux casernes. Les JCC seront aussi dans les régions, dans les universités. Des tables rondes, master class,  ateliers  sont prévus. Un colloque international sur le «Patrimoine cinématographique en péril» se tiendra les 29 et 30 octobre. Un livre «JCC50 + Mémoire fertile» a été édité…

 

jcc-tanit
JCC 2016 - Tanit sur l'avenue Habib Bourguiba - Tunis

En conclusion, un festival de cinéma est un tout. Lorsqu’il est réussi, c’est la meilleure campagne publicitaire pour le pays et son tourisme. Il n’y a  qu’à voir le Festival de Cannes qui arrive à faire vivre toute une région et qui donne de l’éclat à toute la France.

Bon festival !

Neïla Driss

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