Qui cherche à harceler et démoraliser les forces de l'ordre ?

Qui cherche à harceler et démoraliser les forces de l'ordre ?
Chroniques
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En toute chose, il faut garder un certain sens de la mesure ! Alors que l'Unité spéciale de la Garde nationale (dans les zones rurales) et la Brigade antiterrorisme (en milieu urbain) traquent et éliminent plusieurs terroristes, il est clair que l'opinion publique soutient et applaudit les faits d'armes de ces unités d'élite. Ces forces spéciales de la garde nationale ont eu raison de Loqman Abou Sakhr, responsable de plusieurs attaques contre nos militaires et tombé dans une embuscade le 28 mars dernier. Pour sa part, la Brigade antiterroriste a évité, grâce à son intervention rapide, que l'attentat du Bardo ne se transforme en carnage. Dans la même optique, les commandos de l'armée ont également mené l'assaut contre les jihadistes retranchés au Chaambi et continuent à le faire. Ceci dit, on souhaiterait une mobilisation plus active de la société dans son ensemble pour soutenir les forces de l'ordre, engagées dans un combat meurtrier pour la protection de la Tunisie contre des menaces multiformes. Se demande-t-on quel est le quotidien d'un policier ou d'un garde national en ce moment dans le gouvernorat de Kébili ? Affiche-t-on un soutien franc à ces agents de l'ordre, aux moyens logistiques réduits et confrontés à des manifestations violentes ? Dans ce gouvernorat du sud, trois postes de la garde nationale ont été brûlés à Douz, El Faouar et Souk Lahad. Des attaques en règle ont été menées pendant plusieurs jours qui ciblaient clairement les forces de l'ordre et ce qu'elles symbolisent. Pourtant, on a entendu très peu de réactions et constaté un soutien confus, timoré, du bout des lèvres. A se demander où sont passés les hérauts toujours prêts à s'indigner et s'engager pour d'autres causes, bien moins stratégiques. Comme si ce harcèlement des forces de l'ordre allait de soi... Comme si ce travail de sape qui vise le moral des agents était dans l'ordre des choses... Paradoxalement, après une manifestation à Tunis, samedi dernier, c'est la "brutalité" des forces de l'ordre qui est mise à l'index et montrée du doigt. Ce sont des "agressions" contre des collègues journalistes qui sont mises en exergue et se transforment en une polémique mal venue. Pourquoi s'acharne-t-on ainsi sur des agents de l'ordre sollicités sur tous les fronts ? Pourquoi cette attitude qui minimise ce qui se passe dans le gouvernorat de Kébili, alors que des témoins crédibles affirment que les attaques contre les forces de l'ordre sont concertées et que des drapeaux jihadistes ont été brandis par des assaillants étrangers à la région ? Qu'on se le dise: il est important, pour le moral des agents engagés dans des affrontements qui les ciblent au premier chef, qu'ils sachent que nous les respectons, les soutenons et savons leurs difficultés et leurs sacrifices. Ce ne sont ici que les propos d'un individu. Toutefois, j'ai la certitude que nous sommes très nombreux à ressentir ce déni auquel sont confrontées nos forces de l'ordre. Parfois, les mots suffisent, lorsqu'ils sont exprimés sincèrement et qu'ils portent un message de soutien. N'hésitons plus à les dire, ne serait-ce que pour soulager celles et ceux qui sont à l'avant-garde de la défense de la Tunisie et ses réalisations. Verser des larmes sur les martyrs, lorsqu'ils tombent au champ d'honneur ne suffit pas. Soyons proactifs au lieu de nous lamenter a posteriori. La victoire contre l'obscurantisme est à ce prix, celui de la vigilance de tous et de l'engagement sans faille aux côtés de celles et ceux qui nous défendent et combattent l’extrémisme et la violence en notre nom.



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