Aujourd’hui à Radès, ce ne sera pas qu’un simple match. Ce sera une page d’émotions à écrire, un rêve à saisir, une revanche à prendre ou un exploit à rééditer. Car la finale de la Coupe de Tunisie n’est jamais un événement comme les autres : c’est ce moment suspendu, où la passion d’un peuple entier se condense dans 90 minutes de tension, de joie, de doute… et parfois de larmes.
Entre le Stade Tunisien et l’Espérance de Tunis, il n’y a pas qu’un trophée en jeu. Il y a des saisons à racheter, des dynasties à affirmer, des carrières à faire basculer. Il y a surtout cette ferveur unique, propre au football tunisien, où chaque action soulève un souffle collectif, chaque but libère ou crucifie des milliers de supporters.
Le Stade Tunisien, fier de son histoire, rêve de conserver sa couronne et d’arracher un second titre consécutif. Pour ses fans, cette finale est une lumière au bout d’un tunnel de doutes. C’est une ultime chance de faire vibrer le Bardo, de faire briller un maillot trop souvent relégué dans l’ombre. C’est aussi la foi d’un club qui a fait tomber des géants, en gardant ses cages inviolées comme une promesse de résilience.
En face, l’Espérance avance avec la stature d’un champion, mais pas seulement. Elle incarne l’appétit insatiable du géant qu’elle est devenue. Elle veut le doublé, l’histoire, l’héritage. Chaque victoire est une exigence, chaque trophée une dette envers une tribune qui ne se contente jamais du minimum. Pour les Espérantistes, gagner n’est pas un luxe : c’est un devoir.
Et entre ces deux mondes, il y a une pelouse. Un rectangle vert où tout peut arriver. Où les logiques s’inversent, où les statistiques s’effacent, où les héros naissent dans l’instant. Là où le tir raté d’un attaquant peut hanter une saison, où l’arrêt d’un gardien peut entrer dans la légende. Là où les cris des gradins, les drapeaux levés, les cœurs battants deviennent les véritables acteurs du match.
Au fond, cette finale est bien plus qu’un affrontement sportif. C’est une déclaration d’amour au football tunisien. À ses clubs historiques, à ses jeunes talents, à ses entraîneurs sous pression, à ses supporters infatigables. Qu’importe qui soulèvera la coupe : ce que nous retiendrons, c’est ce que seul le foot peut nous offrir — cette émotion brute, sincère, universelle.
Alors que le stade de Radès se prépare à vibrer, il est utile de rappeler que cette affiche inédite marque, une première historique entre deux clubs qui ne s’étaient jamais affrontés à ce stade de la compétition.
Le club du Bardo, vainqueur de la toute première édition post-indépendance en 1956, disputera sa 13e finale de Coupe avec l’espoir de décrocher un 8e titre, et le deuxième d’affilée. De son côté, le club de Bab Souika, qui domine le palmarès avec 26 finales disputées, vise un 16e sacre et un 6e doublé dans son histoire.