Arrêtée, vendredi à Tunis pour entrée illégale sur le territoire tunisien, la militante franco-algérienne, condamnée en Algérie, a quitté Tunis pour Lyon lundi. Une exfiltration qui a provoqué la colère d’Alger.
Retour sur l’affaire ! Amira Bouraoui, militante franco-algérienne et opposante à l’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika est arrêtée, vendredi 3 février 2023 à Tunis et placée en garde à vue à la direction générale des frontières et des étrangers.
Elle est accusée d’avoir franchi illégalement la frontière tunisienne, et est entendue, lundi 6 février par la juge en charge de l’affaire au tribunal cantonal de Tunis. Suite à cette audition, la juge décide de la relaxer et de reporter l’examen du dossier au 23 février.
Après son audition, Amira Bouraoui est de nouveau interpellée par les agents de la police judiciaire et devait evait être expulsée vers l’Algérie. Elle est libérée quelques heures plus-tard et décide alors de prendre un vol pour la France.
Selon « Le Monde » Amira Bouraoui aurait même été placée en lieu sûr sous la protection des autorités françaises après une intervention diplomatique sachant qu’elle est poursuivie en Algérie pour deux affaires.
Amira Bouraoui a été condamnée en 2021 à deux ans de prison. Elle a été accusée d’outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et atteinte à la personne du président de la République ainsi que de diffusion de publications susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et atteinte aux préceptes de l’Islam et au Prophète.
A partie de là, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ordonne le rappel de l’ambassadeur de son pays en France, Saïd Moussa, pour consultations suite à la participation de diplomates, de consuls et d’agents de sécurité français dans l’exfiltration d’Amira Bouraoui.
D’après le quotidien français « Le Monde », Amira Bouraoui a quitté le territoire tunisien pour Lyon, lundi soir, après avoir obtenu l’autorisation de rejoindre la France par le président de la République, Kais Saied.
« Le Monde ajoute qu’après l’arrestation de la militante, Paris est intervenu auprès de la présidence de la République tunisienne pour empêcher son expulsion vers l’Algérie.
« Mme Bouraoui a quitté Tunis, lundi 6 février dans la soirée, à bord d’un vol de la compagnie Transavia en direction de Lyon, après des heures de négociations serrées entre les autorités françaises et tunisiennes », indique le quotidien français.
« Binationale, elle a, grâce à sa nationalité française, la protection diplomatique de Paris qui, après l’avoir accueillie quelques heures à l’ambassade de France à Tunis, a obtenu du président tunisien, Kaïs Saïed, l’autorisation de la laisser rejoindre la France au lieu de l’extradition vers Alger à laquelle elle semblait initialement vouée ».