Le 3 avril 2025, le département du secteur privé de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a tenu une réunion clé pour faire le point sur les négociations collectives, et en particulier sur la question des augmentations salariales et des réformes statutaires.
Loin d’être une simple formalité, cette rencontre a mis en lumière les difficultés croissantes des travailleurs du secteur privé, qui se trouvent confrontés à une pression économique de plus en plus forte.
Les membres de l’UGTT n’ont pas caché leur mécontentement face à la stagnation des salaires, arguant que l’absence d’ajustement salarial a aggravé les conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat des employés. Un constat amer, mais réaliste : l’inflation pèse de manière lourde sur les finances des Tunisiens, et le secteur privé n’échappe pas à cette réalité. Pour les représentants syndicaux, il est impératif de relancer les négociations, tant sur le plan financier que sur celui des régulations professionnelles, afin de trouver des solutions à cette crise.
Ainsi, l’UGTT réitère son attachement aux négociations collectives, qu’elles soient sur les questions salariales ou les révisions statutaires. Mais au-delà des déclarations, il y a une véritable urgence : les syndicats demandent que des actions concrètes soient mises en place pour obtenir une augmentation des salaires, indispensable à la survie économique de nombreux travailleurs. « Nous avons besoin d’un plan d’action clair pour avancer », ont insisté les membres du groupe, soulignant la nécessité de passer des discours aux actes.
Un point particulièrement critiqué a été le manque de réactivité des partenaires sociaux aux appels de l’UGTT. Pour les syndicalistes, l’absence de dialogue sérieux et constructif bloque toute avancée. Cette inertie est d’autant plus frustrante quand on sait que, depuis mai 2024, l’UGTT a initié le processus de préparation des négociations, en étroite collaboration avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat. Malgré des échanges approfondis et des propositions concrètes, le processus de négociation a été suspendu en septembre 2024, après un premier tour de discussions.
Le secrétaire général du secteur privé, Taher Mezzi, n’a pas mâché ses mots en précisant que l’UGTT avait officiellement saisi le ministère des Affaires sociales afin de relancer les négociations, espérant ainsi que le gouvernement prenne une part plus active dans la facilitation de ce dialogue social. Il est clair pour l’UGTT : la situation actuelle des travailleurs du secteur privé ne peut plus durer.