Le ministère de l’Intérieur a annoncé, hier soir, dans un communiqué sur le site de la TAP, la libération de tous les Tunisiens retenus en Libye, ainsi que celle des « trois » Libyens arrêtés à Benguardène, au sud de la Tunisie.
Enlevés depuis avant hier en Libye, les détenus tunisiens ont déclaré à la radio Shems FM qu’ils avaient été kidnappés en réaction à la capture des « quatre révolutionnaires » libyens sur le sol tunisien, et qu’ils ne seraient libérés que suite à la libération des Libyens.
Dans son communiqué, le ministère a annoncé qu’il avait suivi l’affaire de très près, et ce, depuis le début de l’enlèvement des Tunisiens. Il ne précise cependant pas qu’il y a eu un échange des « retenus » entre la Tunisie et la Libye.
À noter, toutefois, que le même ministère avait indiqué, hier, à la radio Shems FM ne pas être au courant de l’affaire et qu’il fallait voir avec le ministère des Affaires étrangères.
Aussi étrange, le nombre des Tunisiens kidnappés en Libye reste un mystère !
Avant-hier, sur les ondes de la radio Shems FM, ils étaient 200. Hier, les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur ont déclaré qu’ils ne sont que 80, mais la TAP qui cite le président de la section de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme à Sfax, Lassâad Jamoussi, annonce qu’ils sont plus de 150. Le nombre de Libyens arrêtés à Benguerdène a aussi changé. Ils ne sont plus quatre, mais trois, selon le MI.
Notre MI essaye-t-il de jouer au MI-6 pour mener à bien la négociation des échanges ? On est loin du service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni.
Dans tous les cas, les précisions apportées par les autorités tunisiennes au sujet du nombre de kidnappés manquent d’intelligence. Comme si le nombre de personnes enlevées était proportionnel à l’importance de l’incident ! 200, 80 ou une personne, le plus important n’est-il pas qu’elle rentre saine et sauve chez elle ?
De plus, ne pas mentionner qu’il y a bel et bien eu un échange de détenus entre la Tunisie et la Libye, montre qu’un grand travail reste à faire pour améliorer les « communiqués » de nos ministères. Cette histoire de kidnapping remet en question le bien-fondé des affirmations de l’État sur ses relations avec notre pays voisin. Le gouvernement actuel devrait se pencher sérieusement sur le sujet de la sécurité de nos compatriotes voulant travailler en Lybie.