S’exprimant au micro du Journal parlé de Radio Tunis Chaine internationale, le constitutionnaliste Kais Saied s’est interrogé sur la validité de l’engagement du gouvernement Laarayedh à démissionner.
Pour cet expert, la lettre écrite par le chef du gouvernement n’a » aucune conséquence juridique ». Il s’agit d’un simple engagement sur lequel il peut revenir au gré des évolutions du dialogue national et il ne s’agit, en aucun cas d’une démission formelle.
Constatant par ailleurs que le gouvernement Laarayedh continue à avoir toutes ses compétences et les pleins pouvoirs, Kais Saied juge que « toutes les hypothèses restent possibles ».
En effet, l’issue du dialogue n’étant pas garantie, Laarayedh peut toujours revenir sur son engagement.
D’autre part, il existe un cas de figure à ne pas prendre à la légère. En effet, toujours selon le même expert, « la majorité à l’ANC peut par un vote rejeter ce qui a été accepté par les instances du dialogue national ».
Car la chambre demeure souveraine et peut, au nom de sa légitimité, défaire ce qui a été décidé par le dialogue national. Saied, devenu l’oracle vers lequel se retournent les Tunisiens en crise, aurait-il décodé le poker menteur auquel semblent se livrer Ennahdha et Ali Laarayedh?
Le fait est que des grandes manoeuvres sont en cours à l’ANC, avec la redistribution des cartes au sein de groupes parlementaires en voie de reconstitution. En effet, sur fond de retour des députés ayant déserté leurs sièges, de nouvelles alliances sont en train de se nouer et augurent d’un redéploiement de la Troika vers d’autres blocs et partis.