Le Tunisien est un champion du gaspillage alimentaire, et les chiffres en sont la preuve.
Selon l’Institut National de la Consommation (INC), le gaspillage alimentaire coûte à chaque tunisien en moyenne 64 dinars par mois, soit 18% du total des dépenses alimentaires (364 dinars/mois).
Ainsi, 3,8% des enquêtés par l’INC affirment utiliser les restes alimentaires dans la préparation d’autres plats, 22% consomment la totalité de leurs plats tandis que 70% de l’échantillon jettent les aliments ou les donnent à leurs animaux.
Selon l’enquête, réalisée en 2016, le pain figure en première position parmi les produits gaspillés par les Tunisiens, avec un taux de 16% des pains achetés, suivi par les céréales (10%), les légumes (6,5%), les fruits (4%), le lait et ses dérivés (2,3%) et les viandes (2%).
Le problème est tellement ancré au sein de notre société que le gouvernement Italien a proposé, à la Tunisie et à l’Egypte (également grand pays gaspilleur d’aliments), de financer un projet portant sur la « réduction des pertes et des gaspillages alimentaires et le développement des chaines de valeur pour la sécurité alimentaire », à hauteur de 2,3 millions d’euro.
Si tous ces chiffres ne vous ont toujours pas convaincu, l’observation qu’un touriste visitant notre pays a faite, lors de son séjour dans un hôtel, vous fera changer d’avis. »Cela fait une semaine que nous sommes dans un hôtel tunisien all-in Léa et moi. Cela fait une semaine que tous les midis/soirs nous voyons cela », a écrit Victorien, un Belge qui a choisi de passer ses vacances en Tunisie.
« Des familles qui se servent sans limite et sans gêne, qui ont pour seul objectif de vider le buffet, pour au final, manger 3 fourchettes et partir. On est dégouté par cette mentalité de gaspillage.
Dans un monde où bien trop de gens meurent de faim, d’autres gaspillent en rigolant lorsqu’ils me voient prendre cette photo d’une table, où il y aurait suffisamment à manger pour quelques jours ».
Le visiteur belge poursuit en indiquant qu’ « afin d’éviter que l’on voit ce désastre et que l’on ait une image négative de la culture arabe et tunisienne », le personnel de l’hôtel a demandé au couple de manger dans une autre pièce.
« En Belgique et d’autres pays de l’Europe occidentale, lorsque l’on va dans un restaurant à volonté, il y a très souvent de petites pancartes indiquant que le gaspillage peut engendrer des suppléments. Un geste qui peut en dissuader plus d’un », a-t-il conclu.