Le dernier communiqué du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) n’est pas rassurant… Il est même alarmant si l’on en croit les observateurs qui ont réagi à ce nouvel avertissement.
Les réactions commencent à fuser de part et d’autre, ce jeudi 7 octobre, à propos de ce communiqué qui met à nu la situation financière du pays.
« Le risque de faillite du pays est réel »
Le député et leader du mouvement Echaâb, Haykel Mekki a estimé, dans une intervention sur les ondes de Shems fm que « le risque de faillite du pays est désormais réel ! ».
Commentant le communiqué de la Banque Centrale de la Tunisie (BCT), il a tenu à rappeler que cette situation est la conséquence de la mauvaise gestion du pays au cours des dix dernières années par Ennahdha et ses alliés.
Le message clair de la BCT
L’économiste, Mohsen Hassan, a estimé, quant à lui, sur les ondes de Mosaïque fm que le communiqué de la BCT « constitue un message clair à toutes les parties et au président de la République, Kais Saied en particulier, que l’Etat est menacé de faillite.
La menace de faillite est liée aux besoins élevés de financement, au déficit et à la difficulté d’avoir recours au FMI et au marché financier international à l’heure actuelle ».
Marouane Abassi menacé de limogeage ?
En marge du communiqué de la BCT, le député Mabrouk Korchid, a exprimé ses craintes de voir le gouverneur de la Banque centrale (BCT), Marouane Abassi limogé après son refus de faire tourner « la planche à billets », selon lui.
Abdeltif Mekki, ancien dirigeant d’Ennahdha, a appelé, dans un message publié sur sa page officielle, les partisans de Kais Saied à lire attentivement le rapport de la BCT, estimant que le « Coup d’Etat » est responsable de l’aggravation de la situation financière dans le pays.
L’ancien ministre Iyad Dahmani, a estimé que le communiqué de la BCT dans lequel elle tire la sonnette d’alarme, met en avant « les dangers réels d’une nouvelle dégradation de la notation souveraine de la Tunisie ».
Rappel
Dans ce fameux communiqué, la BCT a fait part du refus de tous les bailleurs de fonds d’avancer des fonds à la Tunisie tant qu’elle est dans la situation actuelle sachant que l’Etat tunisien est appelé à collecter 8 milliards de dinars d’ici trois mois pour pouvoir faire face à ses dépenses.
Et s’il ne parvient pas à récolter ces 8 milliards de dinars, il sera contraint de recourir à la technique de la « planche à billets », c’est-à-dire à imprimer des billets avoir le risque d’avoir une inflation galopante.
Par ailleurs, une nouvelle dégradation de la notation souveraine de la Tunisie serait désastreuse. En devenant un pays à risque, plus aucun bailleur de fonds ne voudra lui prêter de l’argent et quand bien même ceux qui accepteraient le feraient à des taux d’intérêts usuriers.