Le ministère de la Santé a publié, ce lundi 30 juin 2025, un communiqué exhortant tous les médecins résidents ayant participé au processus d’affectation à rejoindre leurs centres de stage à partir du mardi 1er juillet.
Une injonction administrative qui intervient alors que les tensions entre les jeunes médecins et les autorités sanitaires n’ont jamais été aussi vives.
Dans le même communiqué, le ministère a précisé que les résidents, y compris ceux en médecine de famille, n’ayant pas pris part à la sélection des affectations, sont priés de continuer à exercer dans leurs lieux actuels. Une manière pour les autorités de reprendre le contrôle d’une situation qui s’enlise depuis plusieurs mois.
Il est à rappeler que les jeunes médecins entament à partir d’aujourd’hui une grève de quatre jours dans toutes les structures de santé publiques.
Depuis 2023, plusieurs syndicats représentant les médecins résidents, à l’instar de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, alertent sur la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux publics : surcharge de travail, manque d’encadrement, précarité contractuelle, et faible rémunération. La réforme du statut des résidents, pourtant promise depuis 2022, tarde à voir le jour, nourrissant la frustration d’une génération en quête de reconnaissance.
En mai dernier, un mouvement de boycott du choix des centres de stage a été lancé, avec des sit-in organisés devant le ministère et dans plusieurs CHU, notamment à Tunis, Sfax et Sousse. « On ne peut pas parler d’amélioration du système de santé sans prendre en compte les droits des médecins en formation », dénonçait alors un porte-parole du collectif « Résidents en colère ».