Le président de la République, Kais Saied, a reçu hier, vendredi 21 février 2025, au Palais de Carthage, Fathi Zouhaier Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.
Lors de cette rencontre, il a été question du rôle de la Banque centrale dans le soutien à l’économie nationale et de l’application des articles 411 et 412 du Code de commerce après leur modification et leur entrée en vigueur.
L’article 411 du Code de commerce concerne l’émission de chèques sans provision, tandis que l’article 412 porte sur la réduction du taux d’intérêt des prêts.
Dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence, Kais Saied a déclaré que la Banque centrale jouit d’une « indépendance et non d’un isolement », dans le cadre des lois de l’État tunisien. Il a également annoncé « qu’il est temps de modifier la loi de 2016 régissant le fonctionnement de la Banque centrale ».
Le chef de l’État a souligné que le rôle de la Banque centrale ne se limite pas aux questions monétaires, mais qu’elle doit aussi contribuer activement à l’économie nationale, en tant qu’institution publique tunisienne, alignée sur les choix du peuple.
Il a ajouté que la BCT est responsable de la supervision de toutes les banques tunisiennes, publiques et privées, et que ces établissements doivent impérativement respecter la législation en vigueur.
« La Banque centrale doit veiller à l’application de la loi, car aucune force ou lobby au sein des institutions de l’État ne doit entraver son exécution sous des prétextes fallacieux, notamment après la révision des articles 411 et 412 du Code de commerce », a-t-il affirmé.
Kais Saied a conclu en critiquant la hausse des taux d’intérêt décidée « sans justification » à un certain moment. Il a rappelé qu’une circulaire de la Banque centrale avait été adressée à toutes les banques pour l’application de cette nouvelle réglementation et a averti que « nul ne peut défier l’État sans en subir les conséquences ».
Rappelons dans ce contexte que le Président de la République a rappelé en décembre dernier que la loi relative au statut de la BCT, qui nécessite une révision, stipule que parmi les objectifs que cette institution doit s’efforcer d’atteindre figurent la préservation de la stabilité des prix et de la stabilité financière, en vue de réaliser les objectifs de la politique économique de l’État, notamment en matière de croissance et d’emploi.
Kais Saied avait déjà évoqué la question de l’indépendance de la BCT ou son autonomie par rapport à l’Etat tunisien en février 2024. « Il n’existe aucune institution publique indépendante de l’Etat », avait-il déclaré le 5 février 2024, estimant que l’indépendance des politiques monétaire de la BCT est au sein de l’Etat et que la question de son autonomie intervient comme une réponse aux diktats extérieurs visant l’implosion de l’Etat.