Un nouveau rebondissement de taille frappe la scène politique. Le mouvement Ennahdha semble vouloir redistribuer les cartes de tout l’échiquier politique. En tout cas, une autre fois, la balle est dans le camp de Kais Saied.
Hier dimanche 12 juillet 2020, le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha a décidé de charger le président du mouvement, Rached Ghannouchi, d’entamer les négociations et les concertations nécessaires avec le président de la République, les partis politiques et les forces politiques et sociales afin de décider d’une nouvelle formation gouvernementale.
Une décision qui a créé une onde de choc au sein de la classe politique tunisienne, et les réactions commencent à tomber. Si pour Echaab et Attayar il ne s’agit que d’une tentative de détournement contre la Constitution, pour Ennahdha, un tel gouvernement suspecté de conflits d’intérêts ne peut plus gouverner.
Mais qu’en pense le président de la République qui a choisi, jusque-là d’éviter toute intervention dans le paysage parlementaire ? Saura-t-il jouer son rôle de fédérateur ou optera-t-il pour une position passive mais attentive en vue d’accentuer la crise et dissoudre le parlement ?
En tout cas, deux députés à savoir Yassine Ayari et Olfa Tarres, ont appelé le président de la République à faire usage de son droit constitutionnel pour solliciter un vote au sein du parlement relatif à la poursuite ou pas du travail gouvernemental. En effet, ces deux députs ont appelé le chef de l’Etat à activer l’article 99 de la Constitution.
Cet article stipule que « Le Président de la République peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple, deux fois au maximum durant tout le mandat présidentiel, le vote de confiance sur la poursuite de l’action du Gouvernement. Le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple.
Si l’Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au Gouvernement, il est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Président de la République charge la personnalité la mieux à même d’y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum de les trente jours, conformément aux paragraphes 1er, 5 et 6 de l’article 89. Si le Gouvernement n’est pas formé dans le délai prescrit ou s’il n’obtient pas la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et appeler à des élections législatives anticipées, dans un délai de quarante-cinq jours au minimum et quatre-vingt-dix jours au maximum ».