Le programme Rendez Vous 9 diffusé sur la chaîne Attessia TV ce vendredi 28 février 2025 a abordé l’affaire médiatique connue sous le nom de « complot contre la sécurité de l’État ».
Le programme a retracé les événements relatifs à cette affaire, à commencer par l’arrestation du militant politique Khayam Turki le 11 février 2023, suivie des interpellations d’autres personnalités politiques, hommes d’affaires et figures médiatiques.
Le programme a également évoqué les déclarations du président Kaïs Saïed concernant l’affaire, exprimant son rejet de ce qu’il qualifie alors de « démantèlement de l’État ». Bien que de nombreux téléspectateurs espéraient de nouvelles révélations, l’émission n’a fait que relater des événements déjà largement médiatisés sur diverses plateformes.
Cette émission a suscité des réactions parmi les journalistes et les politiciens. La plateforme Falso, spécialisée dans la démentie des fake news, a commenté les propos de Riadh Jrad, un des intervenants dans le programme. Selon Falso, Jrad aurait déclaré que les accusés étaient « effrayés par le dossier » et « honteux à ce sujet », alors que l’affaire est rendue publique par les familles des détenus depuis plusieurs mois et que la défense a demandé des audiences publiques, une demande qui a été rejetée, selon la plateforme.
D’autres commentateurs ont exprimé sur les réseaux sociaux la nécessité de tenir les responsables de ce complot contre la sécurité de l’État responsables de leurs actes.
Dalila Mseddi, avocate et membre de la défense des accusés, a écrit : « Il a été dit que l’audience serait publique, ainsi je lance un appel à tous les citoyens et citoyennes, ainsi qu’aux journalistes, pour assister à l’audience… »
Riadh Jrad a également présenté une publication saisie, rédigée à la main, détaillant un plan visant à renverser le président Kaïs Saïed, que la chaîne a qualifié de contenu exclusif. Le chroniqueur a estimé que le plan visait à rallier des acteurs diplomatiques et l’armée nationale pour exécuter le coup d’État, une information confirmée par des tests techniques, selon lui.Il a ajouté que ce plan, qui incluait le coup d’État et ses suites, avait été saisi auprès de ce qu’il a qualifié de leader du mouvement de réconciliation, Khayam Turki.
Toujours selon Riadh Jrad, un plan de transition politique a été élaboré, comportant plusieurs étapes clés.
Évaluation de la légitimité présidentielle : Une première étape consiste à évaluer la légitimité du président actuel, ou son incapacité à exercer ses fonctions.
Fin du mandat présidentiel : Il est prévu d’annoncer la fin de la période de gouvernance du président actuel.
Retour au cadre constitutionnel : L’annonce de la fin des mesures exceptionnelles et la réintroduction de la Constitution de 2014 sont également envisagées.
Communication avec le président du Parlement : Le plan prévoit d’informer le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, des décisions prises et des raisons justifiant ces choix. Il sera également demandé au Parlement de se réunir. Par ailleurs, il sera indiqué qu’il est impossible pour Ghannouchi de poursuivre ses fonctions, et donc, la gestion du pays pourrait être confiée à Samira Chaouachi, ou, en alternative, à la démission de Ghannouchi et à l’élection d’une nouvelle direction assurant la présidence de la République.
Prise de parole présidentielle : Celui ou celle qui prendra les rênes de la présidence prononcera un discours à l’adresse du peuple tunisien pour marquer ce tournant historique.
Il est important de rappeler que le dossier du complot a été ouvert en février 2023, et que de nombreuses personnalités , telles que Khayam Turki , Abdelhamid Jelassi, Kamel Letaïef et Rached Ghannouchi, figurent parmi les personnes interpellées dans le cadre de cette affaire.