Après ses déclarations sur la volonté de la France de faire confiance aux responsables d’Ennahdha du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé a téléphoné, hier, en personne à Rached Ghannouchi. Il en a été de même de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.
Cette dernière a été plus loin en déclarant, hier, au National Democratic Institute à Washington, que les USA s’étaient déjà préparés à l’éventualité de coopérer avec les partis islamistes dans toute la région, sous-entendant la Tunisie, l’Égypte, et la Libye. Clinton s’est même permis de rappeler les critères à respecter par tout parti démocrate.
Selon le site dawn.com, la secrétaire d’État a dit que « les Islamistes ne sont pas tous les mêmes », précisant qu’en Tunisie le parti Ennahdha doit « convaincre les partis laïcs de travailler avec eux… L’Amérique va également travailler avec eux ».
Un langage diplomatique de la France et des USA ressemblant plus à une course au plus hypocrite. Nous avons, d’ailleurs, relaté ce double discours dans un récent article.
Sur un ton plus sérieux, les États-Unis ont toujours fait en sorte d’anticiper les évènements et cette « préparation » dont parlait Hillary Clinton ne semble pas si anodine que ça. Dans un article, datant d’il y a 3 mois, nous avions relayé les révélations d’un média algérien affirmant que les USA préparaient la carte islamiste dès 2006. En effet, plusieurs rencontres ont lieu entre des diplomates américains et des représentants de mouvements islamistes tunisiens, une sorte de think thank qui prône le dialogue entre laïcs et islamistes.
Rappelons également que Hamadi Jébali avait même rencontré des diplomates américains le 9 mai dernier.