Salem Bouazizi, frère de Mohamed Bouazizi, le jeune homme qui s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, a accordé un entretien à Al-Araby al-Jadid publié ce 17 décembre.
Il a affirmé que « sa mère, actuellement résidant au Canada avec sa sœur, espère retourner en Tunisie après 14 ans d’absence ». Il a ajouté qu’elle « suit de près la situation en Tunisie et espère visiter la tombe de son fils, décédé des suites de ses graves brûlures le 4 janvier 2011, en signe de protestation contre l’injustice et la marginalisation ».
Bouazizi a également indiqué qu’il « est en contact permanent avec sa mère et que, contrairement aux rumeurs, ses conditions de vie au Canada sont modestes. Elle souhaite visiter la Tunisie, mais malheureusement, de nombreuses rumeurs malveillantes ont nui à la famille ».
Il a précisé que « 14 ans après, plus personne ne se souvient de Bouazizi. Malgré toutes ces années, la famille conserve de nombreux souvenirs, dont sa charrette, qui se trouve toujours dans son village natal, dans la maison de son grand-père, dans la région de Lassouda, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid ».
Bouazizi a souligné que « le 17 décembre 2010, après que Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, son épouse a été surprise par l’accouchement, alors que ce n’était pas encore le terme. Peut-être en raison du choc, elle a donné naissance à un enfant qu’il a nommé Omar, et cela, le même jour où son frère a été transporté à l’hôpital ». Il a confirmé que « son fils a maintenant 14 ans et qu’il est né le jour même de la révolution ».
Il a expliqué que « la situation à Sidi Bouzid n’a pas changé : aucun développement n’a été réalisé et le chômage persiste ». Il a souligné que « la Tunisie est entrée dans des tiraillements politiques et qu’on n’a pas pris en considération les causes ayant conduit à la révolution ».
Et d’ajouter que « les préoccupations des jeunes n’ont trouvé aucune oreille attentive, et les promesses sérieuses et sincères font défaut, ce qui pousse beaucoup à ressentir du désarroi, en particulier les blessés de la révolution. Ils sont les hommes libres de ce pays, ceux qui ont payé un lourd tribut pour la Tunisie, mais leur situation n’a pas changé et beaucoup d’entre eux souffrent ».