L’intelligence artificielle en Tunisie pourrait bientôt recevoir… sa certification halal. C’est en tout cas « l’avertissement » lancé par le Mufti de la République : l’IA doit être « en harmonie avec les objectifs de la religion et de la charia ».
Sur le plan sérieux, cette déclaration ouvre un débat essentiel. Les maqâssid al-shari’a – la préservation de la vie, de la religion, de la raison, de la descendance et des biens – pourraient servir de boussole éthique pour le développement de technologies avancées en Tunisie. Cela invite chercheurs et développeurs à réfléchir non seulement aux performances de leurs algorithmes, mais aussi à l’impact social, moral et culturel de l’IA sur les citoyens.
Mais, comme toujours, la modernité et la religion se croisent avec un petit sourire : imaginez un assistant virtuel qui refuse poliment une question sur un restaurant non halal, ou qui conseille la lecture du Coran avant de générer un meme douteux sur Internet.
Certains évoquent déjà le futur « ChatGPT tunisien version Shariaa Edition » – capable de corriger les excès de langage ou de rappeler la morale islamique avant toute réponse.
Au-delà de la satire, le message du Mufti rappelle une vérité sérieuse : l’IA n’est pas neutre. Elle doit s’intégrer dans un cadre éthique et culturel. En Tunisie, cela pourrait signifier que la technologie de demain sera à la fois innovante, respectueuse des valeurs locales et… un peu pieuse.
En effet, pour l’instant, le projet relève de la prospective, mais il met en lumière un débat plus large : comment concilier modernité technologique et valeurs religieuses. Et, en Tunisie, même les robots devront peut-être apprendre à dire Bismillah avant de calculer.
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