Festival du Film d’El Gouna
Vendredi soir à eu lieu la cérémonie d’ouverture de la première édition du Festival du Film d’El Gouna qui se déroule du 22 au 29 septembre 2017.
Un festival fort attendu depuis l’annonce de sa création il y a quelques mois, et surtout depuis la réception de lancement donnée lors de la 70ème édition du Festival de Cannes.
Dès la veille, les invités ont commencé à affluer à El Gouna, cette station balnéaire de très haut standing, située sur la mer rouge en Egypte.
A l’exception d’un différent qui, avant même le début de la cérémonie, a opposé les journalistes égyptiens et la direction du festival, la cérémonie d’ouverture s’est bien déroulée.
En effet, la direction a fait le choix d’exclure les journalistes des festivités inaugurales. Très rares étaient ceux qui avaient pu avoir le fameux sésame permettant d’accéder à cette cérémonie que tous attendaient avec impatience. Les journalistes étaient d’autant plus déçus et en colère, qu’ils avaient tous été pris par surprise. Ils étaient arrivés à El Gouna avec smokings et costumes et avaient appris à la dernière minute qu’ils étaient invités à suivre le déroulement de la cérémonie à travers une projection en direct dans une salle de cinéma !
Les journalistes égyptiens ont manifesté leur colère en boycottant le diner presse organisé en leur honneur et en faisant publier par leur syndicat un communiqué pour dénoncer de tels agissements.
Plusieurs centaines de personnalités internationales et égyptiennes ont fait le déplacement pour assister à cette première édition de ce nouveau festival qui met à l’honneur le cinéma à résonance humanitaire. Parmi elles, les acteurs américains Dylan McDermott et Michael Madsen, l’actrice française Emmanuelle Béart, les tunisiennes Hend Sabry et Latifa Arfaoui, les égyptiens Farouk El Fishawy, Yosra, Lebleba, Yosry Nasrallah, Bassem Samra et bien d’autres encore.
Dylan Mcdermott
Michael Madsen
Emmanuelle Béart
A partir de 18h les invités ont commencé à affluer selon un horaire prédéterminé de façon à assurer une certaine fluidité. Chacun d’entre eux arrive donc sur le tapis rouge, prend place devant le Wall of fame, se fait photographier et avance ensuite soit vers l’un des trois plateaux médias accrédités pour la cérémonie (la cérémonie été retransmise en direct sur la chaîne de télévision ON Ent et sur Internet), soit va directement retrouver les autres convives.
Dans l’ensemble tous étaient très élégants, privilégiant la simplicité et la sobriété.
La cérémonie d’ouverture proprement dite a commencé par un sketch supposé comique mais qui sincèrement n’a pas fait rire grand monde à part l’acteur lui-même. S’en est suivi un joli cocktail de chansons de films célèbres, aussi bien arabes qu’internationaux.
Un joli cocktail de chansons de films célèbres
Apres les discours des deux frères Sawiris, fondateurs et pourvoyeurs de fonds du festival, et d’Intishal Al Timimi, le directeur, pour lequel le festival a vocation à être un pont entre la culture égyptienne et la culture internationale pour échanger des idées, des intérêts et des rêves, un hommage a été rendu à la grande star égyptienne Adel Imam. Une vidéo dans laquelle plusieurs artistes ont dit quelques mots au Zaim a été projetée. Ensuite ce dernier a reçu des mains de l’actrice Yosra un Prix pour l’ensemble de sa carrière et sa contribution au cinéma arabe depuis une cinquantaine d’années.
Hommage à Adel Imam au Festival du Film d’El Gouna
Un hommage a également été rendu au célèbre critique de cinéma libanais Ibrahim Al-Aris.
Celui-ci a fait part de sa joie, d’abord parce qu’il pense que le Festival d’El Gouna aura un bel avenir au vu des films de qualité qui ont été sélectionnés et des personnes invitées, ensuite parce que ce festival a pensé, à travers sa personne, à rendre hommage à la profession de critique de cinéma, profession qui donne beaucoup au cinéma mais qui est toujours laissée à l’ombre. Enfin, il a raconté que dès son arrivée à El Gouna, il a eu l’impression que Talaat Harb était à ses cotés et qu’il avait un rêve, que cette jolie ville qui est en relation avec le cinéma et la culture se transforme en réelle ville cinématographique avec même un slogan « el gouna magnouna bi 7ob il cinéma » (El Gouna folle de l’amour du cinéma). Pour conclure, il a exprimé le vœux qu’à l’avenir on trouve à El Gouna un futur musée du cinéma, des studios et des plateaux où des cinéastes du monde entier viendraient tourner, une école de cinéma et que le cinéma indépendant qui est en train de prendre son essor en Egypte grâce à de jeunes cinéastes talentueux puisse croître et évoluer encore plus.
Hommage à Ibrahim Al-Aris au Festival du Film d’El Gouna
Apres les hommages, présentation des membres des jurys des trois compétitions courts métrages, longs métrages fictions et longs métrages documentaires. Ces membres ont été choisi de nationalités et de spécialités diverses.
Les membres du Jury courts-métrages
L’actrice, productrice, réalisatrice et auteure Tunisienne Annissa Daoud est membre du jury courts-métrages. Annissa Daoud a notamment coproduit avec Lotfi Achour, le court métrage La Laine sur le dos (Allouche) qui a été sélectionné en compétition pour la Palme d’Or du court-métrage au Festival de Cannes en 2016 et coproduit le court métrage Le reste est l’œuvre de l’homme qui a été sélectionné en compétition officielle au festival de Venise en 2016 et qui a remporté le prix international du jury Sundance TV 2017.
Anissa Daoud, membre du Jury courts-métrages
Ensuite cela a été au tour de l’équipe du film Sheikh Jackson, réalisé par Amr Salama et co-produit par Mohamed Hefzy, de monter sur scène pour une présentation avant sa projection.
L’équipe du film « Sheikh Jackson » au Festival du Film d’El Gouna
Ce long métrage qui a été choisi pour faire l’ouverture du festival raconte les tiraillements d’un jeune imam, incarné par les deux acteurs Ahmed Malek (jeune) et Ahmed El Feshawy (adulte). L’histoire commence le jour de la mort du chanteur Mickael Jackson. Ensuite, petit à petit, on comprend le lien entre le chanteur et l’imam.
Le film Sheikh Jackson, film d’ouverture du Festival du Film d’El Gouna
Le film est intéressant et d’actualité dans nos pays post révolution, avec l’arrivée ou l’éclosion des islamistes. Le jeune imam est en effet tiraillé entre une vie « normale » avec ses plaisirs et ses « perversions » incarnée par son propre père (Maged El Kedwany) ou la vie de salafiste, censée entre plus proche de Dieu, incarnée par son oncle (Mahmoud El Bezawy).
Le réalisateur a su décrire les deux modes de vie sans tomber dans la caricature ni le jugement.
Les deux acteurs, Ahmed Malek et Maged El Kedwany ont été sublimes.
Bon vent à ce nouveau festival !
Neïla Driss
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