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Accueil Culture

Cannes 2022 – « Under the fig trees » est un bonbon !

par Neïla DRISS
jeudi 26 mai 2022 15:31
dans Culture
Cannes 2022 - "Under the fig trees" est un bonbon !

« Ce film est un bonbon » a déclaré le réalisateur marocain Mohcine Besri à propos de Under the fig trees (sous les figues), l’un des quatre films tunisiens sélectionnés à la 75ème édition du festival de Cannes, qui se déroule du 17 au 28 mai 2022.

Under the fig trees réalisé par Erige Sehiri, dont c’est le premier long métrage de fiction, a été présenté dans la section « La Quinzaine des Réalisateurs » et a eu droit à une longue ovation du public. La projection a été suivie d’un débat avec la réalisatrice et quelques membres de son équipe, dont quelques-uns des protagonistes, qui ne sont d’ailleurs pas des acteurs professionnels.

En effet, Erige Sehiri a eu l’idée de faire ce long-métrage alors qu’elle faisait passer un casting pour un autre film. Lorsqu’elle avait demandé à Fidé, une des jeunes filles qui s’étaient présentées, si elle serait libre pour tourner en été, celle-ci lui avait répondu que non, puisque c’était l’époque des récoltes et qu’elle travaillait dans les champs et l’avait d’ailleurs invitée à l’accompagner lors d’une journée de travail.

La réalisatrice avait accepté l’invitation. Intéressée par ces jeunes ouvrières agricoles, elle avait discuté avec elles, leur avait posé des questions sur leur travail, sur leur vie quotidienne, sur leur conception de la vie, sur leurs relations avec les hommes….  Très émue, elle avait décidé d’en faire un film. Elle avait aussi saisi cette occasion pour rendre hommage à toutes ces personnes qui vont travailler dans les champs et surtout à toutes ces femmes dont on entend parler de temps en temps dans les journaux à la suite des accidents de la route dont elles sont victimes, mais qu’on oublie rapidement jusqu’au prochain accident.

Under the fig trees est une manière de penser à elles, de les connaitre un peu, d’avoir un aperçu de leurs vies, qui dépasse le cadre de ces camions dans lesquels elles sont entassées matin et soir pour aller travailler.

Le film fait découvrir ces ouvrières, et aussi ces ouvriers qui travaillent à leurs côtés, en débutant d’ailleurs par un camion dans lequel elles/ils commencent leur journée de travail et se termine également dans un camion qui les ramène à la fin de la journée.
 

Under the fig trees
Une scène du film Under the fig trees – Les ouvriers et les camions.

 

Entre ces deux voyages en camion, la réalisatrice fait en sorte que les spectateurs partagent une journée de la vie de ces ouvriers. Tous les événements se déroulent d’ailleurs dans un verger, entre, sous et sur les arbres, lors d’une vraie récolte, où évoluent un superviseur et des travailleurs, hommes et femmes, d’âges différents, qui vont récolter des figues, les trier par calibre, les ranger dans des cageots, les entasser dans des camions…

La réalisatrice fait donc ce choix difficile de rester dans un espace restreint et limité dans le temps. Elle dit d’ailleurs elle-même qu’il s’agit d’un huit clos à ciel ouvert. Et c’est effectivement un huis clos entre quelques personnages, mais un huit clos ouvert ayant pour décor de larges champs, de grands arbres, un ciel bleu et un beau soleil, qui donne d’ailleurs une belle luminosité au film et aux couleurs. Une luminosité qui contribue à la spontanéité et la fraicheur des propos.

Sous les yeux inquisiteurs du superviseur, un certain nombre de personnages, essentiellement des jeunes, qu’on va découvrir au fur et à mesure. Ils sont à peine sortis de l’adolescence et ont les mêmes problèmes et les mêmes préoccupations que tous les jeunes du monde entier : l’amitié, l’amour, les diverses émotions suscitées, les relations filles garçons, les jalousies, les projets d’avenir…. On fait leur connaissance, on remarque les différences de caractères, les jalousies, les problèmes des uns et des autres… Certains commencent d’ailleurs à murir, à entrer dans la vie d’adulte et ses problèmes, comme ce jeune homme dont l’oncle retient sa part d’héritage (la réalisatrice a ouvert là une parenthèse sur un problème récurrent dans nos sociétés, lorsqu’un oncle ou un frère s’accapare la part d’héritage de ses neveux et nièces ou sœurs).
 

Under the fig trees

 

A un moment, on voit apparaitre un homme d’âge mûr venir faire une leçon de morale à une des jeunes filles. Il l’avait entendue parler et n’était pas d’accord avec ses propos. Lors du débat qui a suivi la projection, la réalisatrice a révélé que cette scène n’était ni écrite, ni prévue. En effet, le tournage se faisait au milieu d’un verger où des ouvriers agricoles travaillaient réellement. Cet homme n’étant pas d’accord avec des propos qu’il avait entendu et ne comprenant pas qu’il s’agissait d’un film, était intervenu pour faire la leçon à la jeune fille. Celle-ci avait eu la présence d’esprit de lui répondre et la réalisatrice avait laissé la caméra tourner !

Une telle scène a surement contribué à la spontanéité et la fraicheur du film, qui a d’ailleurs été construit sur cette base. En effet, un scénario a bien été écrit, mais chaque jour, la réalisatrice ne donnait aux acteurs aucun un dialogue écrit, mais leur expliquait ce qu’elle voulait et attendait d’eux, le sens ou la trajectoire qu’elle voulait donner, les relations qu’elle souhaitait voir se développer entre les divers personnages, et les laissait seuls trouver leurs propres mots, parler, s’exprimer, interagir entre eux…. Ce qui les rendaient attendrissants et surtout réels. Et qui a surement contribué à faire d’Under the fig trees un bonbon. Un doux bonbon, sucré, qui se laisse déguster avec plaisir et émotion.
 

Under the fig trees Cannes 2022 – La réalisatrice Erige Sehiri et ses acteurs sur le tapis rouge

 

Dans le film, on voyait ces jeunes préoccupés par leur avenir, et poser des questions sur le monde extérieur, la majorité d’entre eux n’ayant jamais quitté sa région. D’ailleurs, en montrant des ouvrières d’un âge avancé, la réalisatrice a voulu qu’elles soient une sorte de miroir, qui reflète l’avenir des jeunes femmes, leurs régions ne leur offrant pas d’opportunités d’avenir, et l’ascenseur social étant, dans nos pays, en panne depuis de longues années.

Mais un jour, le destin en a décidé autrement, et ces jeunes gens ont croisé le chemin d’Erige Sehiri. Les voilà aujourd’hui au festival de Cannes, le plus important festival de cinéma du monde. Une belle aventure, que tous les protagonistes ont pris plaisir à vivre (cela se reflète dans le film) et qui leur offrira peut-être des horizons nouveaux et changera leur destin et leur avenir à tout jamais !

Neïla Driss

 

« Ce film est un bonbon » a déclaré le réalisateur marocain Mohcine Besri à propos de Under the fig trees (sous les figues), l’un des quatre films tunisiens sélectionnés à la 75ème édition du festival de Cannes, qui se déroule du 17 au 28 mai 2022.

Under the fig trees réalisé par Erige Sehiri, dont c’est le premier long métrage de fiction, a été présenté dans la section « La Quinzaine des Réalisateurs » et a eu droit à une longue ovation du public. La projection a été suivie d’un débat avec la réalisatrice et quelques membres de son équipe, dont quelques-uns des protagonistes, qui ne sont d’ailleurs pas des acteurs professionnels.

En effet, Erige Sehiri a eu l’idée de faire ce long-métrage alors qu’elle faisait passer un casting pour un autre film. Lorsqu’elle avait demandé à Fidé, une des jeunes filles qui s’étaient présentées, si elle serait libre pour tourner en été, celle-ci lui avait répondu que non, puisque c’était l’époque des récoltes et qu’elle travaillait dans les champs et l’avait d’ailleurs invitée à l’accompagner lors d’une journée de travail.

La réalisatrice avait accepté l’invitation. Intéressée par ces jeunes ouvrières agricoles, elle avait discuté avec elles, leur avait posé des questions sur leur travail, sur leur vie quotidienne, sur leur conception de la vie, sur leurs relations avec les hommes….  Très émue, elle avait décidé d’en faire un film. Elle avait aussi saisi cette occasion pour rendre hommage à toutes ces personnes qui vont travailler dans les champs et surtout à toutes ces femmes dont on entend parler de temps en temps dans les journaux à la suite des accidents de la route dont elles sont victimes, mais qu’on oublie rapidement jusqu’au prochain accident.

Under the fig trees est une manière de penser à elles, de les connaitre un peu, d’avoir un aperçu de leurs vies, qui dépasse le cadre de ces camions dans lesquels elles sont entassées matin et soir pour aller travailler.

Le film fait découvrir ces ouvrières, et aussi ces ouvriers qui travaillent à leurs côtés, en débutant d’ailleurs par un camion dans lequel elles/ils commencent leur journée de travail et se termine également dans un camion qui les ramène à la fin de la journée.
 

Under the fig trees
Une scène du film Under the fig trees – Les ouvriers et les camions.

 

Entre ces deux voyages en camion, la réalisatrice fait en sorte que les spectateurs partagent une journée de la vie de ces ouvriers. Tous les événements se déroulent d’ailleurs dans un verger, entre, sous et sur les arbres, lors d’une vraie récolte, où évoluent un superviseur et des travailleurs, hommes et femmes, d’âges différents, qui vont récolter des figues, les trier par calibre, les ranger dans des cageots, les entasser dans des camions…

La réalisatrice fait donc ce choix difficile de rester dans un espace restreint et limité dans le temps. Elle dit d’ailleurs elle-même qu’il s’agit d’un huit clos à ciel ouvert. Et c’est effectivement un huis clos entre quelques personnages, mais un huit clos ouvert ayant pour décor de larges champs, de grands arbres, un ciel bleu et un beau soleil, qui donne d’ailleurs une belle luminosité au film et aux couleurs. Une luminosité qui contribue à la spontanéité et la fraicheur des propos.

Sous les yeux inquisiteurs du superviseur, un certain nombre de personnages, essentiellement des jeunes, qu’on va découvrir au fur et à mesure. Ils sont à peine sortis de l’adolescence et ont les mêmes problèmes et les mêmes préoccupations que tous les jeunes du monde entier : l’amitié, l’amour, les diverses émotions suscitées, les relations filles garçons, les jalousies, les projets d’avenir…. On fait leur connaissance, on remarque les différences de caractères, les jalousies, les problèmes des uns et des autres… Certains commencent d’ailleurs à murir, à entrer dans la vie d’adulte et ses problèmes, comme ce jeune homme dont l’oncle retient sa part d’héritage (la réalisatrice a ouvert là une parenthèse sur un problème récurrent dans nos sociétés, lorsqu’un oncle ou un frère s’accapare la part d’héritage de ses neveux et nièces ou sœurs).
 

Under the fig trees

 

A un moment, on voit apparaitre un homme d’âge mûr venir faire une leçon de morale à une des jeunes filles. Il l’avait entendue parler et n’était pas d’accord avec ses propos. Lors du débat qui a suivi la projection, la réalisatrice a révélé que cette scène n’était ni écrite, ni prévue. En effet, le tournage se faisait au milieu d’un verger où des ouvriers agricoles travaillaient réellement. Cet homme n’étant pas d’accord avec des propos qu’il avait entendu et ne comprenant pas qu’il s’agissait d’un film, était intervenu pour faire la leçon à la jeune fille. Celle-ci avait eu la présence d’esprit de lui répondre et la réalisatrice avait laissé la caméra tourner !

Une telle scène a surement contribué à la spontanéité et la fraicheur du film, qui a d’ailleurs été construit sur cette base. En effet, un scénario a bien été écrit, mais chaque jour, la réalisatrice ne donnait aux acteurs aucun un dialogue écrit, mais leur expliquait ce qu’elle voulait et attendait d’eux, le sens ou la trajectoire qu’elle voulait donner, les relations qu’elle souhaitait voir se développer entre les divers personnages, et les laissait seuls trouver leurs propres mots, parler, s’exprimer, interagir entre eux…. Ce qui les rendaient attendrissants et surtout réels. Et qui a surement contribué à faire d’Under the fig trees un bonbon. Un doux bonbon, sucré, qui se laisse déguster avec plaisir et émotion.
 

Under the fig trees Cannes 2022 – La réalisatrice Erige Sehiri et ses acteurs sur le tapis rouge

 

Dans le film, on voyait ces jeunes préoccupés par leur avenir, et poser des questions sur le monde extérieur, la majorité d’entre eux n’ayant jamais quitté sa région. D’ailleurs, en montrant des ouvrières d’un âge avancé, la réalisatrice a voulu qu’elles soient une sorte de miroir, qui reflète l’avenir des jeunes femmes, leurs régions ne leur offrant pas d’opportunités d’avenir, et l’ascenseur social étant, dans nos pays, en panne depuis de longues années.

Mais un jour, le destin en a décidé autrement, et ces jeunes gens ont croisé le chemin d’Erige Sehiri. Les voilà aujourd’hui au festival de Cannes, le plus important festival de cinéma du monde. Une belle aventure, que tous les protagonistes ont pris plaisir à vivre (cela se reflète dans le film) et qui leur offrira peut-être des horizons nouveaux et changera leur destin et leur avenir à tout jamais !

Neïla Driss

 

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