Avec la proximitĂ© des vacances d’hiver, les grands festivals du sud seront bientĂ´t Ă l’ordre du jour. A Douz, pour le festival du Sahara mais aussi Ă Tozeur et Kebili pour les festivals des oasis et des dattes, le public devrait, comme chaque annĂ©e, ĂŞtre nombreux.
Le sud-ouest de la Tunisie est riche de plusieurs sites et monuments qui lui donnent son caractère exceptionnel et c’est aussi le cas du sud-est oĂą l’on peut trouver de nombreux ksour, ces greniers Ă blĂ© fortifiĂ©s Ă©parpillĂ©s dans les gouvernorats de MĂ©denine et Tataouine.
Le mot « ksour » est le pluriel de « ksar ». Ces termes dĂ©signent de très nombreux vestiges archĂ©ologiques dont l’origine remonte parfois au douzième siècle.
Malheureusement, ces ksour ne sont pas protĂ©gĂ©s et pĂ©riclitent Ă vue d’œil. Il n’existe pratiquement pas de politique patrimoniale en ce qui les concerne et ils semblent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme des Ă©difices qui ne mĂ©ritent pas une protection spĂ©cifique.
Il est vrai que des problèmes fonciers peuvent parfois entraver la protection des ksour qui appartiennent à des privés. Mais cela ne saurait constituer un argument suffisant pour les délaisser.
Il est temps de prendre la mesure de cette situation spĂ©cifique d’un patrimoine historique dĂ©laissĂ© et parfois abandonnĂ©. Ces ksour se comptent par dizaines et ont une identitĂ© particulière ainsi qu’une architecture des plus intĂ©ressantes.
Malheureusement, ce type de patrimoine semble ĂŞtre confinĂ© au statut d’angle aveugle dans notre politique du patrimoine alors qu’ils font pleinement partie de notre hĂ©ritage.
Notre archéologie qui reste marquée par le patrimoine antique devrait se tourner plus structurellement vers ce patrimoine particulier pour en débuter la restauration et la mise en valeur.
Cet immense chantier pourrait rendre leurs lettres de noblesse à ces édifices du passé et élargir notre perception de notre histoire.
Sans entrer dans le dĂ©tail, ce ksour sont aussi bien les tĂ©moins d’un mode de vie que l’un des symboles de la rĂ©sistance (passive) devant l’Ă©pisode hilalien de notre histoire.
A ce titre, ils mĂ©ritent d’ĂŞtre mieux connus, sauvegardĂ©s et mis en valeur. Il s’agit vĂ©ritablement de responsabilitĂ© historique.
Nos photos montrent le ksar de Metameur, Ă l’entrĂ©e de MĂ©denine. Après avoir accueilli une auberge, un restaurant et aussi une boutique d’artisanat, il se trouve aujourd’hui dans un Ă©tat de dĂ©labrement avancĂ© sans que nul ne s’en soucie vĂ©ritablement.
Il ne s’agit que d’un exemple car c’est le cas de pratiquement tous nos ksour qui restent dans l’attente d’une politique patrimoniale qui les prenne en considĂ©ration.
Crédit photos : Hatem Bourial
