Avant son départ vers Gaza, la Flottille Soumoud, initiative de solidarité avec la Palestine, se prépare à briser le blocus imposé sur la bande de Gaza. Mobilisant des militants venus de plus de 44 pays, l’opération combine enjeux humanitaires, logistiques et symboliques.
La flottille réunit 23 navires et 72 participants tunisiens, accompagnés de volontaires arabes venus d’Algérie, du Maroc, de Libye, de Mauritanie, du Koweït et de Bahreïn. Au total une quarantaine d’embarcations transportant entre 500 et 700 militants sont prêts. D’autres bateaux venus d’Italie et d’Espagne doivent rejoindre le convoi en cours de route.
Elle s’inscrit dans le cadre de la Global Sumud Flotilla, une initiative internationale qui mobilise plusieurs branches régionales : la branche espagnole, partie de Barcelone, et la branche italienne, prévues pour rejoindre le convoi tunisien en mer.
Les organisateurs rappellent que l’objectif est strictement humanitaire : acheminer médicaments, denrées alimentaires et autres aides vitales à Gaza, tout en dénonçant le blocus israélien.
Selon Khaled Boujemâa, membre du comité d’organisation, les bateaux de la flottille Soumoud convergent progressivement vers la Marina de Bizerte en vue du départ pour Gaza. Plus d’une vingtaine étaient déjà présentes hier après-midi. Le départ pour Gaza est prévu, selon lui, ce samedi 13 septembre, sous réserve de conditions météorologiques favorables.
Défis logistiques et retards successifs
Les préparatifs ont été ponctués de retards et obstacles :
Les bateaux espagnols, arrivés le 7 septembre à Sidi Bou Saïd, devaient initialement repartir le même jour. Le départ a été repoussé au 10 septembre, puis vers Bizerte, en raison de conditions météorologiques défavorables et de la nécessité d’effectuer des vérifications techniques sur certains navires.
Deux navires, le Jalila et le Salim, ont été jugés inaptes à naviguer par les autorités tunisiennes malgré l’avis favorable d’experts et mécaniciens.
Des membres tunisiens du comité d’organisation ont indiqué que les reports sont principalement liés à la météo et à des contraintes logistiques.
Incidents
Le parcours de la flottille a été marqué par deux incidents :
Le Family Boat, pavillon portugais et navire principal de la branche espagnole, a été visé par un drone le 8 septembre, provoquant un incendie partiel sans faire de victimes. L’Alma, pavillon britannique, a subi un incident similaire le lendemain.
Les organisateurs accusent Israël d’intimider les participants, mais soulignent que ces incidents ne dévieront pas la flottille de sa mission humanitaire.
Dons, transparence et logistique
Les fonds collectés auprès des citoyens tunisiens ont été supervisés par un notaire et un expert-comptable. Une partie a été utilisée pour l’achat et l’équipement des navires. Le solde sera reversé à l’UNRWA pour soutenir les réfugiés palestiniens.
Solidarité populaire
La flottille a suscité une forte mobilisation citoyenne à Sidi Bou Saïd et à Bizerte, avec des rassemblements et des dons en faveur de la mission. Cette initiative illustre le rôle symbolique et diplomatique de la Tunisie, qui se trouve à équilibrer entre le soutien populaire aux causes humanitaires et palestiniennes et les implications géopolitiques liées à l’acheminement d’aides dans une zone de conflit.
La présence de militants de 44 pays et de personnalités publiques internationales renforce l’impact symbolique et médiatique de la mission.
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