Alors que le conflit entre Israël et l’Iran franchit un nouveau cap, les marchés financiers mondiaux vacillent. Hausse brutale du pétrole, envolée de l’or, chute des Bourses : les investisseurs redoutent une guerre élargie dans une région clé pour l’économie mondiale.
À la suite des frappes israéliennes contre des installations nucléaires et militaires en Iran, les prix du pétrole se sont envolés. Le baril de brut américain (WTI) a bondi de plus de 8 %, frôlant les 74 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord a grimpé de près de 7,6 %. En pleine nuit, les hausses avaient même dépassé les 12 %.
Pourquoi ? L’Iran est l’un des dix plus gros producteurs mondiaux de pétrole. Et une guerre au Moyen-Orient, notamment dans la région stratégique du Golfe, menace de perturber l’un des axes maritimes essentiels pour l’approvisionnement mondial en or noir. « Un quart du pétrole mondial transite par cette zone », rappelle Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Comme souvent en période de crise, les investisseurs se tournent vers les valeurs dites « refuge ». Résultat : le cours de l’or a gagné près de 1 %, atteignant les 3 418 dollars l’once (31,1 grammes). Le dollar s’est également renforcé face à l’euro (+0,74 %), profitant de son statut de monnaie refuge.
Les principales places boursières ont ouvert en net recul ce vendredi :
- Wall Street : S&P 500 -1,00 %, Nasdaq -1,26 %, Dow Jones -1,05 %
- Europe : Paris -0,80 %, Francfort -1,10 %, Milan -0,99 %, Londres -0,24 %
- Asie : Tokyo -0,89 %, Séoul -0,87 %, Shanghai -0,75 %, Hong Kong -0,57 %
Les marchés redoutent une escalade incontrôlable, surtout après les propos de l’armée iranienne qui promet une riposte « sans limite ». Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les frappes israéliennes constituent une « déclaration de guerre ».
Les analystes financiers prévoient un week-end particulièrement volatil. « Une riposte massive de l’Iran pourrait bouleverser les équilibres économiques mondiaux », prévient Stephen Innes de SPI Asset Management. « De nombreux investisseurs pourraient réduire leur exposition au risque en attendant de voir comment la situation évolue », renchérit Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.
Certaines entreprises du secteur énergétique, en revanche, profitent de cette envolée des cours du pétrole. À Paris, TotalEnergies gagnait +1,72 %, BP +2,5 % à Londres, Shell +1,6 % et Repsol +1,5 % à Madrid. Aux États-Unis, ExxonMobil et Chevron gagnaient près de 3 % en avant-Bourse.
Le regain de tension entre Israël et l’Iran ne se limite pas au terrain militaire. Il fait vaciller l’équilibre fragile des marchés mondiaux, déjà secoués par les incertitudes politiques et économiques. Entre pétrole, or, devises et Bourses, le moindre tir de missile pourrait désormais faire trembler les courbes économiques de la planète.