Ce vendredi 2 mai 2025, les rues de Tunis ont résonné au son des revendications des jeunes praticiens. A l’appel de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), une grève générale a été observée dans les hôpitaux universitaires, mobilisant internes, résidents et étudiants en médecine, tous unis derrière une même exigence : une réforme profonde du système de santé et de leurs conditions de travail.
La marche, qui a rassemblé plusieurs centaines de manifestants, a démarré à la Faculté de médecine de Tunis, avant de prendre la direction du ministère de la Santé. Tout au long du parcours, les jeunes blouses blanches ont exprimé leur colère face à une situation qu’ils jugent insoutenable.
Les manifestants ont dénoncé le manque de moyens, la surcharge de travail, et les conditions parfois précaires dans lesquelles ils exercent, services débordés, souvent sans encadrement suffisant, et avec du matériel obsolète.
Au-delà des conditions matérielles, les protestataires appellent à une révision du système d’évaluation universitaire, jugé injuste et inadapté. L’OTJM demande également une grille salariale équitable, tenant compte des heures travaillées, des gardes et de la pénibilité du métier. Ils réclament notamment un dialogue réel avec le ministère.
Ce mouvement de protestation s’inscrit dans un contexte plus large de crise du secteur public de la santé en Tunisie, marqué par un manque chronique de personnel, des départs vers l’étranger de plus en plus fréquents, et une perte de confiance des citoyens dans les institutions sanitaires.
L’OTJM, qui avait déjà multiplié les alertes ces derniers mois, annonce que cette mobilisation n’est qu’un début. D’autres actions pourraient suivre si aucune mesure concrète n’est prise.