Six figures politiques détenues dans le cadre de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » ont entamé une grève de la faim dans la nuit de mardi à mercredi. Cette décision intervient à deux jours de la deuxième audience prévue le 11 avril 2025.
Dans un communiqué publié mardi, le collectif de défense des accusés explique que ce mouvement vise à dénoncer un « processus judiciaire qui ne respecte pas les règles d’un procès équitable ». Les prévenus refusent notamment de participer à des audiences organisées à distance, une modalité imposée par le tribunal.
Parmi les grévistes figurent Issam Chebbi, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi et Jawher Ben Mbarek — ce dernier étant en grève de la faim depuis le 30 mars.
Les avocats appellent les forces politiques, les organisations de la société civile et toutes les « consciences libres » à faire entendre leur voix contre ce qu’ils dénoncent comme une justice instrumentalisée à des fins politiques.
Fin mars, le Tribunal de première instance de Tunis avait annoncé que les audiences de la 5e chambre du Pôle judiciaire antiterroriste, prévues pour le mois d’avril, se tiendraient à distance. Cette décision, déjà appliquée lors de la première audience le 4 mars, avait provoqué un tollé parmi les accusés, leur défense, mais aussi plusieurs organisations et partis politiques.
En parallèle, une manifestation a été organisée ce mercredi devant le Théâtre municipal de Tunis par le Front du salut national. Les manifestants réclament la libération immédiate des personnes incarcérées, considérées par leurs soutiens comme des prisonniers d’opinion.
Ouverte en février 2023, cette affaire implique plusieurs personnalités publiques, dont des hommes politiques, des chefs d’entreprise et d’anciens hauts responsables.