La commercialisation illégale de « miel aphrodisiaque » a pris une ampleur inquiétante, avec des saisies record atteignant 31 000 tonnes en France en 2024, rapportent plusieurs médias français. La Tunisie, qui compte 12 000 apiculteurs pour une production annuelle de 1 750 tonnes, figure parmi les pays d’origine identifiés dans ce trafic international préoccupant.
Les autorités françaises ont identifié plusieurs pays comme sources principales de ces produits frauduleux, notamment la Malaisie, la Turquie, la Tunisie et la Thaïlande. Ces « miels miracles », vendus sous forme de « shots » ou de « sticks » avec des noms accrocheurs tels que « Black Horse » ou « Bio Max », dissimulent un danger majeur pour la santé publique.
Alors que la Tunisie compte 12 000 apiculteurs gérant 163 000 ruches dans le cadre d’une apiculture traditionnelle locale, source de revenus pour de nombreux agriculteurs, elle se trouve mêlée à ce commerce illicite. Ces produits frelatés contiennent souvent des substances actives comme le sildénafil ou le tadalafil, composants principaux du Viagra et du Cialis, médicaments normalement délivrés sur ordonnance.
La Tunisie a déjà alerté en 2020
Le problème n’est pas nouveau. En 2020, la municipalité de Ghomrassen, dans le gouvernorat de Tataouine, avait déjà lancé une alerte sanitaire concernant une marque de miel suspect en provenance du Soudan. Les autorités tunisiennes avaient alors confirmé la présence d’ingrédients associés à la fabrication du Viagra, mettant en lumière les risques sanitaires.
Depuis 2021, les autorités sanitaires françaises ont signalé plusieurs cas graves d’effets secondaires, dont des convulsions, des œdèmes cérébraux et des insuffisances rénales aiguës. En raison de l’inconnu quant à la quantité d’adultération et aux doses consommées, les douanes françaises avertissent des risques significatifs encourus par les consommateurs.
La plus importante saisie a été effectuée au port de Marseille en novembre dernier, où 13 tonnes, soit environ 860 000 doses, ont été interceptées dans une cargaison en provenance de Malaisie. En juin, les services douaniers de Lyon et Clermont-Ferrand ont également mis la main sur près de 25 000 doses dans un entrepôt.