C’est du côté de Halfaouine, entre Bab Souika et Bab El Khadhra que se trouve cette impasse au nom mystérieux. D’où provient-il au juste ?
Dans les méandres du Vieux Tunis, je connais deux impasses qui portent des noms étranges car il est difficile de saisir leur origine. Ainsi, l’impasse du Tunisien se trouve près de la rue El Marr et constitue une transversale de la rue de la Rivière. Elle est connue pour l’école primaire qu’elle a longtemps abritée.
Sur l’autre versant de Tunis, il existe une impasse du Français qui se trouve entre Halfaouine et El Hafir et dont l’origine est tout aussi ardue à comprendre.
Pour décrypter ces appellations, il faut se souvenir que lorsque l’administration du Protectorat français avait entrepris de donner des noms aux rues de Tunis, des enquêtes avaient été menées sur le terrain.
Ces enquêtes avaient permis de recueillir auprès de la population, des indications sur les rues et la manière dont elles étaient désignées. Ainsi, il était fréquent qu’une rue soit nommée d’après le nom d’une famille qui y vivait.
En toute hypothèse, on peut supposer que l’impasse du Tunisien est ainsi nommée car la famille Tounsi y habitait. D’ailleurs, très souvent les patronymes locaux ont été traduits littéralement comme pour la rue Rouge ( du patronyme Lahmar), la rue du Tailleur (du patronyme Khayat) ou la rue du Bijoutier (du patronyme Saighi).
Quant à l’impasse du Français, son nom provient probablement du fait qu’un citoyen français y a vécu au milieu du dix-neuvième siècle.
Les noms des rues de Tunis constituent un florilège sur lequel, entre histoire et poesie, nous devrions nous pencher plus attentivement.