La garde à vue de Zied El Heni ayant été prolongée de 48 heures, sur décision du parquet du Tribunal de première instance de Tunis, le SNJT a décidé de réagir en appelant à protester pour la remise en liberté du journaliste et chroniqueur.
Suite au maintien en garde à vue de Zied El Heni pour 48 heures supplémentaires, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a décidé de réagir en annonçant, hier, en marge d’une réunion consacrée au cas du journaliste, un rassemblement de soutien.
Le SNJT, qui considère que la prolongation de la garde à vue de Zied El Heni est en violation des procédures relatives aux poursuites engagées contre les journalistes, a appelé les journalistes et toutes les forces vives du pays à participer, lundi 1er janvier, à un rassemblement de protestation devant le Tribunal de première instance de Tunis, pour réclamer la mise en liberté du chroniqueur.
Zied Dabbar, président du SNJT, estime, en effet qu’il s’agit d’un abus de pouvoir du ministère public car, conformément à la loi, une arrestation ne peut avoir lieu qu’après une plainte déposée par la ministre elle-même, la principale intéressée dans cette affaire.
La FIJ exige la libération du journaliste
La Fédération internationale des journalistes s’est jointe à son affilié, le SNJT, pour exiger sa libération immédiate et sans condition.
« Une fois encore, le pouvoir tunisien s’en prend aux journalistes », a indiqué Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ, dans un communiqué publié samedi 30 décembre.
« Le décret 54 est utilisé pour faire taire les journalistes et les opposants au Président tunisien. Les poursuites répétées et systématiques contre notre confrère Zied El Heni sont inacceptables et elles ne visent qu’à museler sa voix critique, très écoutée. La FIJ demande au ministère public de libérer sans délai et sans condition Zied El Heni et l’enjoint à respecter le droit d’informer et le droit d’être informé », indique le communiqué.
Le « casi » Zied El Heni !
Zied El Heni a été placé, jeudi 28 décembre en garde à vue et est confronté à des poursuites judiciaires suite à ses commentaires critiques envers la ministre du Commerce Kalthoum Ben Rejeb lors d’une intervention sur les ondes de la radio iFM dans la matinée de jeudi.
Selon son avocat, Ayachi Hammami, Zied El Heni encourt une peine qui peut aller jusqu’à dix ans de prison conformément aux dispositions du décret 54.
L’accusation dont il fait l’objet est liée au mot « casi » employé par le chroniqueur en appelant au limogeage de la ministre selon la formule suivante : « Qu’on limoge alors la « casi » ».