Chaque nation a une histoire riche et profonde qui façonne son identité. Une histoire que l’on ne peut ni créer, ni s’attribuer. Seuls les criminels le font…
Des Cananéens aux Romains, des Byzantins aux musulmans, la Palestine, une terre marquée par l’empreinte de plus de 22 civilisations, est l’un des pays les plus riches en antiquités du monde, rivalisant même avec l’Égypte dans le monde arabe.
Parlons patrimoine mondial
Les sites et les biens culturels qu’abrite Palestine font d’elle un des pays les plus riches en antiquités du monde. Cependant, seulement 4 sites sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. On en cite l’Ancien Jéricho à Tell es-Sultan. Il s’agit de la plus ancienne ville fortifiée au monde.
Tell es-Sultan, antérieur aux pyramides égyptiennes, est un monticule de forme ovale dans la vallée du Jourdain, qui renferme des dépôts préhistoriques témoignant d’une activité humaine entre le IXe et le VIIIe millénaire avant notre ère.
Il est le quatrième site palestinien à rejoindre la liste du patrimoine mondial, après la basilique de la Nativité, à Bethléem, la vieille ville d’Hébron et la terre des oliviers et des vignes au sud d’Al Qods.
Ces inscriptions ne sont pas sans provoquer l’ire des sionistes qui veulent à tout prix s’attribuer l’Histoire de ce pays. D’ailleurs, ils ont vu l’inscription de neuf sites dans ladite liste où l’Unesco parle d’ »Israël » et de « l’Etat de Palestine » (le seul pays mentionné ainsi).
Comble de l’ironie, les sites attribués à Israël sont plus vieux que l’Etat lui-même…
Vol d’identité
Des comités d’archéologues israéliens ont été formés pour mener des recherches dans toutes les régions de la Palestine sur lesquelles Israël a été fondé, dans le but de créer un récit historique biaisé, tentant de judaïser les antiquités palestiniennes.
L’Ancien Jéricho à Tell es-Sultan
Les monuments historiques des grandes villes palestiniennes telles qu’Acre, Jaffa et Tibériade n’ont pas été épargnés par ce crime.
De plus, Israël a usé de diverses institutions pour s’approprier la culture palestinienne, en volant et falsifiant systématiquement son patrimoine, y compris sa mode et sa cuisine, qu’ils ont étiquetées « israéliennes » lors de plusieurs expositions internationales.
Pillage systématique
Des études montrent qu’il existe plus de 3300 sites archéologiques en Cisjordanie occupée, soit en moyenne un site archéologique tous les demi-kilomètres en Palestine. Des sites qui témoignent de l’identité et de l’histoire authentiques de la région.
Depuis l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël en juin 1967, de nombreuses antiquités palestiniennes ont été volées et vendues.
Le Département des antiquités et du patrimoine culturel de l’Autorité palestinienne a signalé le vol et la destruction de plus de 500 sites archéologiques et de plus de 1 500 monuments principaux par les voleurs sionistes.
Judaïsation à tout prix
Israël a utilisé divers moyens pour falsifier l’histoire de la Palestine, détruire son patrimoine et effacer son identité. Dès le début du siècle dernier, l’organisation « Eretz Israel Research Association » a été créée en 1913 dans le but de discréditer toute preuve historique de l’identité arabe de la Palestine.
Le contrôle des sites historiques et des musées ainsi que la destruction de monuments et le vol d’objets antiques font partie de cette stratégie.
Ils ont contrôlé le mur d’Al Bouraq à Al Aqsa, qu’ils ont surnommé « Mur des Lamentations ». Ils ont également converti des lieux saints musulmans en lieux de culte juifs, comme la mosquée de Bilal à Bethléem.
Les musées ne sont pas épargnés par la mainmise des occupants. Le Musée palestinien, un des plus anciens du Moyen-Orient, a été pris sous contrôle israélien après l’occupation d’Al Qods en 1967. La Citadelle d’Al Qods, un site archéologique majeur, a été transformée en un musée promouvant une vision purement israélienne de l’histoire de la ville.
Toutes ces richesses sont menacées par le vol, le pillage, le bombardement. Même celles qui sont sauvées, on peine à les réserver faute de moyens.
Quoi qu’il advienne sur le champ de bataille, et tant que les Palestiniens continueront à lutter pour leur terre et leur héritage, leur Histoire ne pourra jamais être effacée. Elle est ancrée dans ses ruines, ses artefacts, et dans le cœur de son peuple. Elle vivra à jamais…
Jihene SALHI