L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a dénoncé « la dégradation de la situation politique, du pouvoir judiciaire et des libertés et droits sous le régime Kaïs Saïed ».
L’AMT a réitéré, dans un communiqué, son attachement à l’indépendance de la justice, conformément aux garanties de la Constitution du 27 janvier 2014, et leur refus de déroger à sa position et de la dégrader dans la Constitution de 2022 du statut d’autorité à celui de fonction du pouvoir exécutif, afin d’affaiblir le rôle du pouvoir judiciaire dans la protection des droits et des libertés et dans la consolidation des fondements de l’État de droit et de la démocratie.
Elle a, également, constaté « l’échec de l’autorité en place dans ses choix, en adoptant une approche autoritaire dans le traitement du dossier judiciaire », ce qui a conduit à une surenchère de ciblage des droits et libertés, notamment la liberté d’expression et des médias.
Estimant que le faible taux de participation aux élections du 17 décembre 2022 reflète le refus de la plupart des Tunisiens des choix du pouvoir, y compris ceux relatifs au pouvoir judiciaire, l’ATM a affirmé que la lutte contre la corruption ne peut échapper aux contrôles de l’Etat de droit dans une société démocratique.