Matraquer quelqu’un, c’est le battre, le talocher, le rouer de coups et l’étriller en lui faisant sa fête… Quand chantent les matraques, c’est le sauve-qui-peut, la retraite, le fantôme de Zine et la candeur de Alliot-Marie qui reviennent.
C’est vrai, toutes proportions gardées, deux caresses de gourdin ou trois cajoleries de massue valent mieux que les rafales de chevrotine signées Troika. Mais tout de même, ce genre de guili-guili, c’est pas très gouzi-gouzi…
Maintenant que la BOP, cette fameuse brigade de maintien de l’ordre public, cousine des CRS de France et de Navarre, fait son coming out, les manifestants n’ont qu’à se tenir.
Protestataires de mon pays, votre salut est désormais dans la fuite. Comme au bon vieux temps du rock and roll destourien. Sauf que de nos jours, les matraques sévissent au nom de la majorité, de la démocratie et du respect de l’état d’urgence…
Et moi, dans mon coin, je m’interroge sur la légitimité de pareille légalité, sur le pragmatisme d’une matraque à la sauce islamiste et le sourire narquois du cheikh qui se gausse de ces joutes fratricides qui finiront par emporter Nidaistes et modernes vers l’au-delà des promesses mal tenues…