Un Tunisien arrêté en Suisse et soupçonné d’appartenir à la mouvance islamiste est en attente d’expulsion vers la Tunisie. Il est considéré par le service de renseignement suisse comme « dangereux pour la sécurité intérieure ».
« L’affaire commence au mois de mai 2014. A deux reprises, les 17 et 30 mai, le suspect s’installe sur le marché de Plainpalais puis au Molard pour distribuer des corans. La Ville de Genève et le Canton ont délivré des autorisations à l’imam du Centre culturel albanais de Fribourg, fréquenté par lui. Problème: le stand arbore un drapeau repris par les combattants du djihad », note la Tribune de Genève.
Scandalisés d’assister à de la propagande intégriste dans les rues genevoises, des témoins s’inquiètent. Alerté, le service de renseignement suisse, chargé de la surveillance du milieu djihadiste, mène son enquête.
L’homme de 35 ans résidant à Genève est actuellement détenu à la prison de Champ-Dollon en vue de son renvoi en Tunisie « sous haute sécurité », selon le quotidien la Tribune de Genève.
Condamné entre 2009 et 2012 pour violences ou menaces contre des fonctionnaires, il a été arrêté lors d’un contrôle de billets dans un train à Fribourg le 9 janvier, avant d’être auditionné le 12 janvier par le Tribunal administratif de première instance de Genève.
Le tribunal avait alors recommandé de ne pas renouveler le titre de séjour de ce Tunisien qui aurait des « contacts avec un autre Tunisien condamné à l’étranger pour ses liens avec le terrorisme international ».
La Tribune de Genève indique que le suspect qu’elle a appelé Tarek (nom d’emprunt donné par le journal suisse) avait également reconnu « l’autorité du chef de l’Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi ».
L’Office fédéral des migrations (OFM), après avoir pris en compte la mise en garde des services de renseignement, a estimé fin novembre qu’il « était dans l’intérêt public de la Suisse, également à titre préventif, de procéder à l’éloignement rapide » du Tunisien du territoire helvète.
Le suspect serait arrivé en Suisse en 2006 pour étudier, s’inscrivant à l’université de Genève puis de Neuchâtel. Il a tenté sans succès de réaliser différents types de masters. Le premier à l’Université de Genève, le deuxième à Neuchâtel, le troisième dans une université privée genevoise, apparemment marquée par le manque d’assiduité de cet étudiant.