Accusant la Turquie de soutenir le Gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale, le maréchal Haftar, qui a lancé depuis près de trois mois une offensive dans le but de conquérir Tripoli, a ordonné à ses troupes de prendre pour cibles les navires et intérêts turcs et d’interdire les vols depuis et vers la Turquie, a annoncé vendredi soir son porte-parole.
« Des ordres ont été donnés aux forces aériennes pour prendre pour cible les navires et embarcations turcs dans les eaux territoriales libyennes », a déclaré ce vendredi 28 juin 2019 le général Ahmad al-Mesmari.
D’après le communiqué lu « les sites stratégiques turcs, les compagnies et les projets appartenant à l’Etat turc (en Libye) sont considérés comme des cibles légitimes par les forces armées ». « Tout ressortissant turc sur les territoires libyens sera arrêté » et « tous les vols depuis et vers la Turquie seront interdits », a-t-il ajouté.
Khalifa Haftar accuse, en effet, la Turquie d’intervenir « dans la bataille de façon directe : avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer ». Selon lui, des approvisionnements en armes et munitions arrivent directement aux forces du GNA via la Méditerranée.
Le porte-parole a accusé par ailleurs la Turquie d’avoir aidé les forces du GNA à s’emparer de la ville de Gharyan, principale base arrière des forces de Hatar, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Le maréchal Haftar a perdu mercredi cette ville dont il avait fait son centre d’opérations et d’où il était parti le 4 avril à la conquête de la capitale libyenne, à plus de 1000 km de son bastion de Benghazi (est), rapportent les médias occidentaux.